La députée Nadia Hai explique pourquoi elle a voté contre la loi immigration
La députée des Yvelines fait partie des 27 parlementaires de la majorité qui ont voté contre la loi immigration adoptée dans la soirée du mardi 19 décembre.
Nadia Hai, députée de la 7e circonscription (Meulan, Andrésy, Triel-sur-Seine, ConflansSainte-Honorine) et vice-présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a voté contre la loi immigration, finalement adoptée dans la soirée du mardi 19 décembre 2023. Un texte qui sème la discorde au sein du camp de la macronie et des député(e)s Renaissance des Yvelines.
« L’ouverture d’une brèche »
Dans un communiqué, diffusé sur X (anciennement Twitter), la parlementaire a expliqué sa décision. « C’est avec gravité et responsabilité que j’ai fait le choix de voter contre le texte issu de la commission mixte paritaire conclusive relative au projet de loi “contrôler l’immigration, améliorer l’intégration” », souligne-t-elle.
Nadai Hai dénonce « l’ouverture d’une brèche » avec cette loi immigration qui a été votée par les 88 députés du Rassemblement
national. « Je ne me voyais pas voter avec eux (le Rn, Ndlr) un texte sur l’immigration, compte tenu des éléments racistes qui constituent leur idéologie mortifère, et compte tenu de mes valeurs et de mon histoire personnelle. Les questions du droit du sol, de la déchéance de nationalité, de la préférence nationale dans les allocations et les Apl, ainsi que sur la réforme promise de l’aide médicale d’État, sont autant de réserves profondes à un vote favorable », énumère l’élue dans son communiqué.
« Des lignes rouges ont été franchies »
« J’étais en accord avec une grande partie du texte, sur la partie sécuritaire et notamment sur le traitement des personnes sous Oqtf (procédure d’obligation de quitter le territoire français, Ndlr), ou encore sur la régulation de l’immigration », a confié Nadia Hai à 78 actu. Mais pour la députée, « il y a un certain nombre de lignes rouges qui ont été franchies avec ce texte ». Elle ajoute : « On s’attaque à des personnes qui sont en situation régulière. On crée un double traitement, particulièrement sur les aides sociales. Si cette mesure venait à passer, on créerait des poches de pauvreté. »
La parlementaire fustige aussi le point lié à la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour homicide volontaire contre les policiers ou les gendarmes. « Une mesure de stigmatisation. Un criminel doit payer pour ce qu’il fait et non pas pour ce qu’il est », estime Nadia Hai.
Aucune sanction pour les députés frondeurs
Il n’y aura aucune sanction pour les député(e)s qui ont voté contre ce texte. « Le Président a demandé au président de groupe et à la cheffe de la majorité de respecter les voix qui se sont exprimées, de remercier ceux qui ont voté pour et de respecter les autres, assure Nadia Hai. Et il a demandé à ce qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre de ceux qui ont voté contre. »
« On avait une décision à prendre. Chacun a agi en son âme et conscience. Je ne jetterai pas la pierre à ceux qui ont voté pour », poursuit la députée. « Pour moi, le fait que le Président a demandé au Conseil constitutionnel de réexaminer la loi fait qu’il a entendu les voix qui se sont exprimées contre. »