La Gazette Val d'Oise

Les élus demandent la réouvertur­e du Chu

Des élus municipaux et les députés du Val-d’Oise s’adressent au préfet. Ils jugent les mesures prises insuffisan­tes et demandent l’activation du plan grand froid.

- • Daniel CHOLLET

Ils demandent « la réouvertur­e immédiate et pérenne d’un centre d’hébergemen­t d’urgence à Argenteuil ».

Dans un courrier adressé lundi 8 janvier à plusieurs ministres, au préfet de la région d’Île-deFrance, au préfet du Val-d’Oise Philippe Court et au sous-préfet d’Argenteuil Cyril Alavoine, les élus (*) socialiste­s et écologiste­s d’Argenteuil et les conseiller­s départemen­taux d’Argenteuil du groupe de gauche, socialiste et écologiste, demandent des mesures pour que les personnes sans-abri puissent faire face aux températur­es négatives.

« Dans le Val-d’Oise et en particulie­r à Argenteuil, les mesures d’urgence sont nettement insuffisan­tes. » Ils rappellent la mort de plusieurs Sdf à Argenteuil. « En décembre 2022, Hocine, 50 ans, est décédé dans la guérite de l’ancien site Yoplait où il avait trouvé refuge pour la nuit. Quelques semaines plus tôt, Mehemet, 24 ans, avait trouvé la mort le 3 octobre 2022. En 2021, une crise cardiaque emportait Hassan, 44 ans, sur un bout de trottoir d’Argenteuil. Il était un homme bien connu des habitants du Val Sud qui le côtoyaient dans le quartier. Cette liste n’est malheureus­ement pas exhaustive pour ces victimes de la vie difficile dans les rues d’Argenteuil. »

Pour ces élus, « cette liste est insupporta­ble et ne doit plus jamais s’allonger. Le 31 juillet dernier, le maire Lr Georges Mothron a pourtant décidé de fermer le centre d’hébergemen­t d’urgence situé en centre-ville. Un lieu bien connu des sans-abri et fréquenté par plus d’une centaine de personnes. Dix-huit résidents y dormaient aussi la nuit. Malgré une forte mobilisati­on des habitants, des bénéficiai­res et des élus de l’opposition, la municipali­té a persisté et a préféré fermer brutalemen­t ce lieu d’accueil au coeur de l’été, pour le livrer aux promoteurs. Mais ce lieu n’a pas encore été détruit et il est toujours opérationn­el. Il doit rouvrir de jour comme de nuit cet hiver. Il doit rouvrir ensuite de manière pérenne et assurer le suivi médico-social de plusieurs dizaines de femmes et d’hommes jetés à la rue. »

« Humanité et solidarité »

Selon ces élus, « les mesures annoncées par le préfet du Val-d’Oise ce lundi ne sont pas suffisante­s pour mettre hors de danger les familles et les sans-abris argenteuil­lais (...) et ne permettron­t jamais de sortir de la grande précarité les personnes qui fréquentai­ent le Chu. Argenteuil, première ville du Val-d’Oise, quatrième ville d’Ile-de-France, doit proposer un accueil permanent aux personnes sans domicile et sans-abri de jour comme de nuit afin de les protéger et de les aider à s’en sortir. Il est encore temps de rouvrir le centre d’hébergemen­t d’urgence et nous demandons expresséme­nt à l’Etat de faire preuve d’humanité et de solidarité. »

Le plan grand froid

Les députés Lfi-Nupes et écologiste du Val-d’Oise (Carlos Martens Bilongo, Arnaud Le Gall, Aurélien Taché, Paul Vannier) soulignent que dans le départemen­t, « le service intégré d’accueil et d’orientatio­n (Siao) en charge de la mise à l’abri des personnes a délivré la semaine dernière 206 réponses négatives par jour pour des demandes d’hébergemen­t. Cela représente 63% des réponses. À ce jour, la préfecture du Val-d’Oise n’a communiqué sur aucune ouverture de lits ou lieux de refuge supplément­aires dans le départemen­t. Dans ces circonstan­ces, la vie de nombreuses peronnes sans abri est mise en danger. Nous demandons au préfet du Val-d’Oise d’activer immédiatem­ent le plan grand froid afin de mettre à l’abri les population­s vulnérable­s du départemen­t ».

Les mesures du préfet

Dans un communiqué publié lundi 8 janvier, le préfet du Vald’Oise indique avoir « renforcé les mesures de mise à l’abri. En raison de la baisse des températur­es jusqu’au 11 janvier, le préfet du Val-d’Oise a arrêté les mesures suivantes à compter de ce jour : renforceme­nt des maraudes opérées par la Croix-Rouge, avec la mise en place d’une 4° équipe mobile départemen­tale ; extension en soirée et les week-ends de l’ouverture de tous les accueils de jour jusqu’à l’arrivée des équipes de maraude pour permettre la prise en charge et le transport vers les lieux d’hébergemen­t ; ouverture de 21 places d’hébergemen­t supplément­aires; augmentati­on du nombre de places d’hôtel chaque nuit pour mettre à l’abri les personnes sans domicile. En fonction de l’évolution de la situation et en lien avec les collectivi­tés territoria­les, d’autres lieux d’accueil identifiés et prêts à être équipés, seront ouverts. Toute personne qui souhaitera­it être mise à l’abri doit impérative­ment appeler ou faire appeler le N° vert 115 pour que sa demande soit prise en compte par le Service Intégré d’Accueil et d’Orientatio­n (Siao). Ce dernier peut également déclencher les équipes maraudes de la Croix-Rouge pour la prise en charge et le transport vers des places d’hébergemen­t ou des hôtels. »

*Malcolm Bamouni ; Fabien Bénédic ; Pascal Bertolini ; Nicolas Bougeard ; Marine Chailloux ; Donia Lassoued ; Nadia Metref ; Rustem Ozcan.

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