La Gazette Val d'Oise

Désaveu judiciaire pour le gendarme qui veut passer sa retraite en Guadeloupe

Le tribunal administra­tif de Cergy-Pontoise a donné raison au ministère de l’Intérieur, qui avait refusé en juillet 2021 de reconnaîtr­e que le « centre des intérêts matériels et moraux » d’un gendarme de Cergy-Pontoise se trouvait en Guadeloupe.

- • C.B. (PressPeppe­r

Bruno X. - qui était dernièreme­nt affecté au Service central de renseignem­ent criminel (SCRC) de Cergy-Pontoise - se prévalait pourtant de ses « attaches familiales fortes sur ce territoire » et de « sa volonté de s’y établir pour sa retraite ».

Si l’administra­tion avait reconnu que le « centre de ses intérêts matériels et moraux »

se trouvait en Guadeloupe, alors elle aurait dû prendre en charge ses frais de déménageme­nt.

Nombreux séjours en Guadeloupe

Le requérant soulignait aussi, à l’appui de sa demande, qu’il avait été affecté « à deux reprises » dans cette île des Antilles françaises, entre 2002 et 2007 et entre 2008 et 2011. L’un de ses cinq enfants et sa seconde épouse y sont d’ailleurs nés, il est « propriétai­re d’un bien immobilier » et y fait d’ailleurs « de fréquents séjours », ajoutait-il.

« Pour la déterminat­ion du centre des intérêts matériels et moraux d’un agent, il appartient à l’administra­tion (...) de tenir compte (...) du lieu de résidence des membres de la famille, de la situation immobilièr­e, de la dispositio­n de comptes bancaires (...), de la durée du séjour et des attaches conservées par l’intéressé avec la métropole », commence par rappeler de façon générale le tribunal administra­tif de Cergy-Pontoise dans un jugement en date du 9 novembre 2023 qui vient d’être rendu public.

Or, dans ce dossier, le gendarme de Cergy-Pontoise « n’établit pas l’existence d’un lien (...) constant, durable et préexistan­t à sa première affectatio­n » avec la Guadeloupe, constatent les magistrats. La « durée de la présence de l’intéressé en Guadeloupe » demeure d’ailleurs « modeste au regard de la durée de sa vie et de sa carrière passée en métropole et dans d’autres territoire­s ultramarin­s » fontils observer.

« En dépit de ses liens familiaux et de sa volonté d’y prendre sa retraite, Monsieur

X. n’est pas fondé à soutenir que le ministre de l’Intérieur a commis une erreur d’appréciati­on en rejetant sa demande », en déduit donc le tribunal administra­tif de CergyPonto­ise.

Rupture d’égalité selon le gendarme

Le militaire estimait pourtant qu’il était victime d’une « rupture d’égalité » avec « les agents natifs » de la Guadeloupe, puisque « seuls » ces derniers bénéficier­aient de la prise en charge de leur déménageme­nt.

Toutefois, « le fait de subordonne­r la prise en charge du changement de résidence vers l’outre-mer à la reconnaiss­ance d’un lien natif avec ce territoire ne constitue pas une inégalité de traitement », lui répondent les juges. Ils n’y ont vu aucune « rupture d’égalité » ni « discrimina­tion » ; sa requête a donc été rejetée.

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Actu.fr Le gendarme était dernièreme­nt affecté au Service central de renseignem­ent criminel (SCRC) de Cergy-Pontoise.

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