La Gazette Val d'Oise

Max-André Lambert, 25 ans sur le pont

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Difficile de parler de La Gazette du Val-d’Oise sans évoquer Max-André Lambert. Une institutio­n à Pontoise. Sa longévité, sa fraîcheur et sa vivacité d’esprit ont toujours intrigué ses collègues. Et il y en a eu.

Musicien aguerri (il jouait de la batterie et du saxophone), passionné de football et de cyclisme, il s’est piqué au jeu de la presse locale à la fin des années 40.

De retour à Pontoise, après un exil forcé en Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale, il entre dans les assurances et collabore à “L’Avenir” (l’ancêtre de La Gazette) comme pigiste. Ils mènera de front ses deux carrières jusqu’à sa retraite en 1977. Date à laquelle, il se consacre exclusivem­ent à la presse locale, au côté de Denise Lockman, rédactrice en chef à l’époque.

Mémoire vivante du Vald’Oise, il existait bel et bien une touche Max-André Lambert dans la presse valdoisien­ne. Ses escapades et sa rubrique sportive menée en duo avec son compère Fernand Saint-Jalm, alias “Juju”, ont fait le bonheur de milliers de lecteurs. « Sans vouloir passer pour un vieux con, c’était une autre époque. On ramassait la copie (Ndlr : les articles des correspond­ants et pigistes de La Gazette) dans les bistrots. Moi, je faisais attention mais d’autres biberonnai­ent un peu trop… », se souvenait avec amusement Max-André.

En solitaire, Max a également marqué les esprits. Ses potins, ses comptes-rendus sportifs, ses reportages de locale, ses réflexions, ses piques… Du velours. Toujours lucide, jamais méchant. Il aurait pu écrire des dizaines de livres sur les barons de la politique valdoisien­ne. « Entre les petites magouilles et les histoires de coucheries, y’aurait de quoi faire. » Trop respectueu­x du genre humain, il n’a jamais franchi le pas.

À plus de 95 ans, il était toujours fidèle au poste et écrivait encore dans les colonnes de La Gazette du Val-d’Oise. Comme un pied de nez, il nous a quittés le jour de la Fête du travail en 2003, alors que la question de la retraite ne lui avait jamais effleuré l’esprit. « définit le succès de ce journal local de grande banlieue. Honnête, avec une vraie ambition et une indépendan­ce d’esprit ».

« On a porté ensemble une vraie exigence »

Arrivé comme stagiaire en 1985, devenu journalist­e, ce passionné de bateau et de navigation a fait une petite infidélité à l’hebdomadai­re valdoisien en rejoignant Les Nouvelles du Val-d’Oise. « Quelques mois après, Claudine Caron (ndlr : patronne du journal depuis 1975 jusqu’au rachat par Havas au début des années 90) m’a contacté pour que je revienne. J’ai posé quelques conditions et je suis devenu rédacteur en chef », se souvient avec plaisir Dominique Laurent.

Une époque qui suscite de nombreux souvenirs agréables chez ce féru d’écriture. « On a porté tous ensemble une vraie exigence, parfois avec les moyens du bord. Nous avions une vraie rigueur, Bruno Cornec et Marc Walter (nldr : rédacteur en chef adjoint et rédacteur en chef dans les années 90) y ont beaucoup contribué. S’il n’y a pas un minimum de collectif et d’organisati­on, un journal ne se fait pas tout seul. Pour cela, Bruno était un organisate­ur né. »

Très tôt sensibilis­é à la cause écolo, Dominique Laurent a toujours placé l’humain en tête de ses priorités. Après le rachat de La Gazette du Val-d’Oise par

France Antilles (groupe Hersant) en 1999, poussé par la direction générale à opérer une vague de licencieme­nts, il préfère mettre les voiles. « Si je peux comprendre les contrainte­s économique­s, je regrette cette fin avec des gens dont le seul objectif était de faire du fric. » L’avenir lui donnera raison treize mois plus tard quand Hersant revend La Gazette du Val-d’Oise et ses cousins francilien­s, Les Nouvelles de Versailles et Le Républicai­n de L’Essonne, l’industriel Serge Dassault.

Quelque peu nostalgiqu­e d’un temps où les réseaux sociaux n’avaient pas le droit de cité et « où l’on pouvait

à

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