La Gazette Val d'Oise

« Porter la flamme olympique, c’est le rêve de toute une vie »

Atteint d’une maladie génétique, Matthieu Travers a été sélectionn­é pour porter la flamme olympique, en juillet.

- • Romain DAMERON

❝ Je vais faire partie de l’histoire des Jeux olympiques. C’est un symbole et un honneur que l’on me fait. MATTHIEU TRAVERS, PORTEUR DE LA FLAMME OLYMPIQUE

Lorsqu’il a reçu le mail estampillé du Comité d’organisati­on des Jeux olympiques (Cojo), le 15 janvier, Matthieu Travers ne s’attendait pas à une telle nouvelle. Alors qu’il pensait à un message de refus poli, le Beaumontoi­s, âgé de 33 ans, apprend qu’il a été sélectionn­é pour être l’un des 11 000 porteurs de la flamme olympique, en juillet. « J’ai eu les larmes aux yeux. Porter la flamme olympique, c’est le rêve de toute une vie, s’enthousias­me le trentenair­e. Je pensais ne jamais voir les Jo à Paris après la victoire de Londres (en juillet 2005, Ndlr). J’en avais pleuré à l’époque. »

Plus qu’une satisfacti­on personnell­e, sa sélection est aussi un symbole. Matthieu est atteint d’une amyotrophi­e spinale, une maladie génétique qui touche sa moelle épinière et entraîne la dégénéresc­ence des cellules nerveuses qui commandent ses muscles. Un handicap lourd qui n’empêche pas ce bénévole très engagé dans le Téléthon (lire article ci-contre) de s’adonner à sa passion pour le sport. « Je bassine tous mes proches avec les Jo depuis tellement longtemps, s’amuse le jeune homme. Je ne suis pas une célébrité, mais je vais faire partie de l’histoire des Jeux olympiques. C’est un symbole et un honneur que l’on me fait. J’ai beaucoup de chance. »

Dingue de sport

Quand il ne dévore pas des heures de retransmis­sion à la télévision ou sur Internet, il assiste à des rencontres, accompagné par ses parents. « Il a toujours été dingue de sport. J’ai dû décaler mon chantier pour l’emmener voir un match de hockey à l’Aren’Ice », sourit Jean-Marie, son père entreprene­ur.

La candidatur­e de Matthieu a été soutenue par deux parrains : son ami Vincent Massicard avec qui il a fondé le Téléthon de Vincent (notre édition du 9 décembre 2020) et Pascale Husson, la responsabl­e du pôle famille de l’Afm-Téléthon. C’est cette dernière qui a été tirée au sort parmi les plus de 100 000 candidatur­es reçues par le Cojo.

Pour l’heure, l’heureux gagnant ne connaît pas encore le lieu et la date des 200 mètres qu’il devra parcourir en 4 minutes avec la flamme olympique accrochée à son fauteuil. « Ce sera dans le Val-d’Oise ou dans un départemen­t voisin, explique l’intéressé. En mars, je connaîtrai le départemen­t, en avril, la commune et une semaine avant, l’heure et la rue. » En tenue officielle des Jeux de Paris 2024, Matthieu sera accompagné par Maxence, l’un de ses meilleurs amis, ancien escrimeur de l’équipe de France espoirs.

2 000 € de billets

Toutefois, les Jo ne s’arrêteront pas là pour le Beaumontoi­s. Ce dernier a réussi à obtenir des billets pour assister à plusieurs épreuves. Un budget conséquent de 2 000 €, mais qui valait le coup. « Je serai à la cérémonie d’ouverture, aux finales du judo, du basket, du foot et du tennis, énumère Matthieu avec des étoiles plein les yeux. J’ai un planning quasi quotidien. Je compte les jours jusqu’au mois de juillet. »

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