La santé mentale des jeunes en question
Florence Portelli a rappelé que, dans le cadre du contrat local de santé, tout un travail sur la santé mentale est mené. La Ville postule aussi pour avoir une Maison pour les adolescents, « parce que depuis la fin de la crise Covid, je suis effondrée par l’absence de compassion et d’empathie vis-à-vis de nos jeunes. Pas un maire ne me parle pas d’un jeune qui a décroché scolairement, par phobie scolaire ou phobie tout court, suite au Covid, qui a été un accélérateur d’angoisse, de peur de la mort aussi. Un âge où ce n’est pas normal de baigner dans la mort, les drames, les tragédies... Et en plus, eux-mêmes étaient facteurs de mort, coupables de transmettre un virus mortel aux personnes âgées. On n’a pas pris la mesure du traumatisme et ça prouve qu’on a un problème de regard ».
Reste enfin, selon l’édile, la question du manque de médecins. « Il faudra un jour abolir réellement le numerus clausus. Le numerus apertus actuel ne va pas le permettre. On a 15% d’internes en plus, mais c’est insuffisant. Il y a trop de décrochages, en 4e ou 5e année, d’internes qui ne sont payés que quelques dizaines d’euros la nuit ». l’offre de soins extrahospitalière en matière de prise en charge psychiatrique : le centre médico-psychologique (Cmp), qui constitue la porte d’entrée pour toute personne du secteur 4 (*) reçue en consultation en cas de difficulté psychique ; un hôpital de jour de 15 places qui constitue une alternative à l’hospitalisation, et qui permet de maintenir la personne dans son environnement, avec des activités thérapeutiques ; et enfin un centre d’accueil à temps partiel qui propose des actions thérapeutiques et de soutien à des petits groupes.
Ce n’est pas un hasard si le centre de santé mentale a pignon sur rue car la philosophie de ce service où travaillent 23 professionnels (dont huit psychiatres) est d’éviter toute stigmatisation.
Anxiété, dépression, stress au travail lié à des pressions sociales : les troubles psychiques sont en constante augmentation et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) rappelle qu’une personne sur quatre aura besoin d’une prise en charge psychiatrique au cours de sa vie. souligne Florence Portelli, maire (Lr) de Taverny.
Plus gros consommateurs de psychotropes
« Plus d’un quart des Français consomment des anxiolytiques, antidépresseurs ou somnifères et la dépression concerne 15 à 20% de la population générale sur la vie entière. Trois millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères. Le suicide est la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans. »
Pour l’élue, « c’est important de donner ces chiffres » car ça montre que « ça concerne tout le monde. Et le premier problème de la psychiatrie est celui du regard. C’est donc extrêmement important pour nous de vous accueillir ici, c’est une chance pour le territoire. Les gens cachent ça comme une maladie honteuse. Souffrir, avoir besoin d’être aidé, ce n’est pas honteux, ça fait partie de l’humain. À un moment de sa vie, on en a besoin, à des degrés plus ou moins importants. C’est pour ça que ce centre est au coeur géographique de Taverny et pas excentré ».
■ Le secteur 4 de psychiatrie concerne Beauchamp, Bessancourt, Franconville, Frépillon, Montigny-lès-Cormeilles, Le Plessis-Bouchard, Saint-Leula-Forêt, Taverny et Béthemont-la-Forêt.