La Gazette Val d'Oise

La santé mentale des jeunes en question

- • D.C. • D.C. • Daniel CHOLLET

Florence Portelli a rappelé que, dans le cadre du contrat local de santé, tout un travail sur la santé mentale est mené. La Ville postule aussi pour avoir une Maison pour les adolescent­s, « parce que depuis la fin de la crise Covid, je suis effondrée par l’absence de compassion et d’empathie vis-à-vis de nos jeunes. Pas un maire ne me parle pas d’un jeune qui a décroché scolaireme­nt, par phobie scolaire ou phobie tout court, suite au Covid, qui a été un accélérate­ur d’angoisse, de peur de la mort aussi. Un âge où ce n’est pas normal de baigner dans la mort, les drames, les tragédies... Et en plus, eux-mêmes étaient facteurs de mort, coupables de transmettr­e un virus mortel aux personnes âgées. On n’a pas pris la mesure du traumatism­e et ça prouve qu’on a un problème de regard ».

Reste enfin, selon l’édile, la question du manque de médecins. « Il faudra un jour abolir réellement le numerus clausus. Le numerus apertus actuel ne va pas le permettre. On a 15% d’internes en plus, mais c’est insuffisan­t. Il y a trop de décrochage­s, en 4e ou 5e année, d’internes qui ne sont payés que quelques dizaines d’euros la nuit ». l’offre de soins extrahospi­talière en matière de prise en charge psychiatri­que : le centre médico-psychologi­que (Cmp), qui constitue la porte d’entrée pour toute personne du secteur 4 (*) reçue en consultati­on en cas de difficulté psychique ; un hôpital de jour de 15 places qui constitue une alternativ­e à l’hospitalis­ation, et qui permet de maintenir la personne dans son environnem­ent, avec des activités thérapeuti­ques ; et enfin un centre d’accueil à temps partiel qui propose des actions thérapeuti­ques et de soutien à des petits groupes.

Ce n’est pas un hasard si le centre de santé mentale a pignon sur rue car la philosophi­e de ce service où travaillen­t 23 profession­nels (dont huit psychiatre­s) est d’éviter toute stigmatisa­tion.

Anxiété, dépression, stress au travail lié à des pressions sociales : les troubles psychiques sont en constante augmentati­on et l’Organisati­on mondiale de la santé (Oms) rappelle qu’une personne sur quatre aura besoin d’une prise en charge psychiatri­que au cours de sa vie. souligne Florence Portelli, maire (Lr) de Taverny.

Plus gros consommate­urs de psychotrop­es

« Plus d’un quart des Français consomment des anxiolytiq­ues, antidépres­seurs ou somnifères et la dépression concerne 15 à 20% de la population générale sur la vie entière. Trois millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères. Le suicide est la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans. »

Pour l’élue, « c’est important de donner ces chiffres » car ça montre que « ça concerne tout le monde. Et le premier problème de la psychiatri­e est celui du regard. C’est donc extrêmemen­t important pour nous de vous accueillir ici, c’est une chance pour le territoire. Les gens cachent ça comme une maladie honteuse. Souffrir, avoir besoin d’être aidé, ce n’est pas honteux, ça fait partie de l’humain. À un moment de sa vie, on en a besoin, à des degrés plus ou moins importants. C’est pour ça que ce centre est au coeur géographiq­ue de Taverny et pas excentré ».

■ Le secteur 4 de psychiatri­e concerne Beauchamp, Bessancour­t, Franconvil­le, Frépillon, Montigny-lès-Cormeilles, Le Plessis-Bouchard, Saint-Leula-Forêt, Taverny et Béthemont-la-Forêt.

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