La Gazette Val d'Oise

Le conseil municipal a duré 40 minutes

- • D.C.

Tout avait commencé normalemen­t. Invité à présenter le budget primitif, l’adjoint aux finances, Pascal Rochoux, évoque les taux d’imposition qui n’ont pas bougé depuis 17 ans et qui seront maintenus et plusieurs projets, comme la requalific­ation de la place de la mairie pour 1,2 Md’€, la première phase de la salle de spectacle pour 2,2 Md’€, l’acquisitio­n des parkings souterrain­s et de la salle associativ­e du projet des Allées Clairefont­aine, pour 1,5 Md’€. Avant de donner une « explicatio­n » de vote : « J’ai constaté que le budget des tennis couverts, qu’on avait inscrit l’année dernière au budget 2023, ne l’est plus au budget 2024, sans en avoir été informé ».

Il explique que « ça pose question sur le mode de fonctionne­ment et la vie démocratiq­ue dans notre commune » et que le bureau municipal est devenu « une simple chambre d’enregistre­ment ».

« Simple chambre d’enregistre­ment »

Celui qui est adjoint au maire depuis 2008, aux sports et à la jeunesse puis aux finances depuis 2020, « fidèle à [ses] conviction­s et à [son] engagement sans faille au service des Saint-Loupiens » annonce « avec un immense regret » être « amené à prendre la décision, si difficile mais mûrement réfléchie, de voter contre ce budget. »

Un ange passe... « Des questions ? » lance Sandra Billet. Benoît Jacquot, conseiller municipal d’opposition (groupe Dasl), évoque « une surprise ». Puis c’est le premier adjoint, Jean-Michel Castelli, délégué aux sports, « voix des associatio­ns sportives » qui intervient et se dit « solidaire de Pascal Rochoux. Je ne peux voter en l’état ce budget. C’est une décision difficile - je me coupe un bras, surtout en cette année olympique et je sais que les sanctions vont tomber - mais elle est prise en toute conscience. Je suis l’adjoint aux sports et à la jeunesse depuis juillet 2020 et dans notre programme, on prévoyait la création de trois courts couverts de tennis sur le site de la Châtaigner­aie. Quelle ne fut pas ma surprise que ce projet soit absent du Rob, que madame le maire n’en ait pas parlé lors de ses voeux à la population et qu’il ne figure pas dans le projet que M. Rochoux vient de nous présenter. Surtout que c’est un projet de politique globale de la ville. En faisant monter les tennis couverts là-haut, on libérait ceux des Diablots, qu’on transforma­it en gymnase, tant attendu ».

Réponse de Sandra Billet. « Je suis surprise. Vous le savez, le permis a été accordé et purgé des recours. Nous avons dû lancer une étude pour s’assurer de l’état du sol et de l’impact de l’eau sur le site, car vous le savez il y a des sources. Avec les soucis qu’on a eu avec le pas de tir à l’arc, on redouble de vigilance. Mais ce projet est toujours d’actualité. Nous en avons parlé en commission, vous y étiez. On devrait avoir un résultat positif de l’étude d’ici l’été et démarrer à la fin de l’année ou début 2025 au plus tard. Je ne vais pas annoncer un projet à des voeux si je n’ai pas la certitude absolue de pouvoir le réaliser ».

Le vote à main levée est demandé. Neuf voix des élus de la majorité s’ajoutent à celles de l’opposition. Le budget est rejeté. « Vu les circonstan­ces, le conseil municipal est ajourné. Merci et bonne soirée »,

conclut Sandra Billet.

 ?? © D.C. ?? Mairie de Saint-Leu-la-Forêt, 15 avril 2023. Patrick Karam, vice-président de la Région, était venu remettre un chèque de 200 000 € pour la création des trois courts couverts de la Châtaigner­aie, aux côtés de Sandra Billet et Jean-Michel Castelli.
© D.C. Mairie de Saint-Leu-la-Forêt, 15 avril 2023. Patrick Karam, vice-président de la Région, était venu remettre un chèque de 200 000 € pour la création des trois courts couverts de la Châtaigner­aie, aux côtés de Sandra Billet et Jean-Michel Castelli.

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