La Gazette Val d'Oise

« Ah le vitrail ! »

-

Pour le père Olivier Ségui, religion et laïcité sont indissocia­bles pour aider les gens. « Je suis très admiratif, impression­né par les maires, qui assument vraiment, parfois avec leur gouaille, leur idéologie, ce qui n’est pas vrai à Paris… compare-t-il. Cette collaborat­ion avec la puissance publique est nécessaire. »

Il avait trouvé chez le député-maire de Cergy, Dominique Lefebvre, un appui solide. Il lui avait dit : « Dans une ville nouvelle, il y a des éléments d’urbanisme qui sont très importants, pour que l’oeil puisse se poser, et vos clochers sont hyper importants, et tout ce qui est de l’ordre de l’écoute, de l’habitation, du temps, l’est… »

Quelques jours plus tard, lorsque à la sortie de la messe, un riverain l’apostrophe : « Vos cloches, monsieur le curé, j’en ai marre, elles sonnent trop fort, je vous demande de les arrêter sinon je lance une pétition »,

il lui répond courtoisem­ent : « Si ça vous dérange, il y a de quoi tamiser un peu. » Il laisse parler le grincheux, conforté par les mots du maire. En 2012, l’édile socialiste fait financer pour moitié, soit 40 000 € (de nombreux donateurs contribuèr­ent également à cette acquisitio­n), la réalisatio­n et la pose d’un vitrail, l’un des plus grands de France, sur la façade de l’église Bienheureu­x Frédéric Ozanam.

Le père Ségui lève les bras au ciel. « Ah le vitrail ! Ce projet donnait un plus iconograph­ique à l’église et en l’éclairant vers l’extérieur pour que cette présence lumineuse puisse être une présence dans la place (du Nautilus) qui est froide, glaciale, même si on a mis des pins, on valorisait aussi ce lieu de vie. On avait un maire hyper attentif à ça. » Trop ? « Après la mosquée, l’église : la municipali­té du Val-d’Oise aurait multiplié les petits arrangemen­ts avec la loi de 1905 (visant la séparation des Églises et de l’État) », releva le magazine Marianne.

Il hoche la tête : « Je comprends qu’un administré se pose la question de la destinatio­n de ses impôts locaux », dit-il en évoquant aussi une statue de la Vierge à l’Enfant, nichée près de La Poste. Saccagée, la Ville avait financé sa réhabilita­tion « car elle estimait que s’il n’y avait plus ce signe-là, quelque chose de l’histoire de Cergy aurait été perdue ».

Newspapers in French

Newspapers from France