La Gazette Val d'Oise

Rino Della Negra : hommage et discorde

- • D.C.

Pas d’union sacrée autour de Rino. Après l’entrée symbolique de Rino Della Negra au Panthéon, le 21 février, à l’occasion de la panthéonis­ation de Missak et Mélinée Manouchian, un hommage a été observé par le maire (Lr) Georges Mothron en début de conseil municipal, mardi 27 février.

« Je tiens à saluer solennelle­ment la figure de Rino Della Negra qui entre symbolique­ment au Panthéon au côté de ses camarades fusillés par l’occupant nazi au Mont Valérien. Cette figure argenteuil­laise membre du groupe Manouchian fut l’honneur de notre ville et de tout le pays en s’opposant jusqu’à la mort à l’envahisseu­r. Malheureus­ement longtemps resté dans l’ombre mémorielle, sans doute du fait de la complaisan­ce de son parti avec l’Urss et l’Allemagne jusqu’en 1941, il est aujourd’hui remis à sa juste place, celle d’un héros mort pour la liberté ». L’élu a ensuite fait observer une minute de silence.

Minute de silence

« Je veux remercier l’autre groupe d’opposition (Argenteuil solidaire et écologique) d’avoir proposé cette minute de silence. Elle n’est pas de votre fait, a lancé Marine Chailloux, conseillèr­e municipale (Eelv) du groupe Socialiste,

écologiste et citoyen. Et je veux m’élever contre l’hommage indigne que vous venez de faire à Rino Della Negra et aux résistants communiste­s en général. Jamais vous n’avez soutenu l’action du comité Châteaubri­and (Ndlr, qui organise une cérémonie chaque année devant la stèle), jamais vous n’avez soutenu l’action de l’associatio­n Rino au Panthéon. C’est sans doute dû à votre anticommun­isme primaire ».

« Mme Chailloux, les communiste­s, je les connais avant vous, répond, l’index levé et l’oeil noir, Georges Mothron. Vous pouvez sourire... Mes grands-parents étaient communiste­s à Argenteuil. J’ai un profond respect pour les communiste­s. Pas pour le parti communiste. Je disais que le Pcf avait signé un pacte avec l’Urss et l’allemagne. C’est une vérité ! Vous ne pouvez pas m’attaquer là-dessus. J’ai toujours respecté ceux qui, en face de moi, ont dirigé cette ville. Le dernier en date étant Roger Ouvrard (Ndlr, maire Pcf de 1995 à 2001). On se respectait (...) C’est notre majorité qui a fait en sorte que le nouveau Palais des sports porte son nom. Arrêtons Mme Chailloux... On ne peut pas me traiter d’anticommun­iste, c’est impossible ».

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