La Gazette Val d'Oise

Sans logement depuis huit mois, Catherine se bat pour ses trois filles

À la suite de son expulsion en juillet 2023, Catherine De Sousa vit désormais « à droite à gauche », dans l’attente de trouver un logement pour elle et ses enfants.

- • Raphaël DELAVEAUX

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Une situation invivable. Expulsée le 31 juillet 2023 du terrain qu’elle occupait depuis près de trente ans, Catherine De Sousa, mère de trois enfants, se retrouve sans solution depuis cette date. Sans son logement, qui était aussi son lieu d’activité profession­nelle, la mère de famille se dit « perdue ».

Installée depuis 1994

« Mon mari et moi, nous nous sommes installés en 1994 ici. On a tout construit de A à Z. On a fait les raccordeme­nts d’eau, d’électricit­é, et on a construit une maison pour notre famille », expliquait Catherine De Sousa en juillet dernier.

En 2011, Catherine De Sousa reçoit un avis d’expropriat­ion, la mairie ayant préempté le terrain en 2005. Trois ans plus tard, son mari, avec qui elle exerçait son activité profession­nelle de dépannage et de création de carte grise, décède.

Depuis juillet, la Magnymonto­ise est nostalgiqu­e dès qu’elle passe devant son ancien lieu de vie. « J’essaie de ne pas y aller, de ne pas me faire de mal ». Sans logement, Catherine se retrouve « obligée » de trouver des solutions : pour le moment, elle réside chez des amis ou de la famille, à Écouen, à Ézanville ou d’autres communes alentour.

Ce qui met en rogne la mère de famille, c’est de voir que « plus de huit mois après mon expulsion, rien n’a bougé sur le terrain. Je comprends encore

Catherine De Sousa a été expulsée, le 31 juillet 2023, du terrain qu’elle occupait depuis 1994.

moins pourquoi on me prive de ce logement alors que personne ne l’occupe ». Et d’ajouter : « s’il n’y a personne, pourquoi ne pourraisje pas revenir ? »

Exténuée par la situation, Catherine De Sousa explique ne plus savoir quoi faire pour recevoir de l’aide. « J’ai tapé à toutes les portes. Je n’ai plus les moyens de porter plainte. Je ne vais pas tenir éternellem­ent », explique, les larmes aux yeux, la Magnymonto­ise.

Ce qu’elle réclame, c’est de pouvoir mettre un toit sur la tête de ses filles. « En vérité, la seule chose que je veux, c’est un logement. Dans l’idéal, j’aimerais rester sur Montmagny, car j’ai ma famille et mes amis ici. Pour l’éducation de ma fille, c’est aussi le mieux. »

Dans l’inconnu

Catherine De Sousa a trois filles, âgées de 23, 19 et 14 ans. La plus âgée de ses enfants a été contrainte d’arrêter ses études et de partir habiter chez des amis de la famille, dans l’attente d’une solution pour sa mère. La cadette étudie à l’université de Saint-Denis et la benjamine est encore scolarisée dans un collège de la commune.

Toutes sont séparées les unes des autres et naviguent, pour l’instant, de logement en logement. « Elles me disent que tout va bien, qu’elles y arrivent. Mais je sais qu’elles ne veulent pas m’inquiéter », souligne Catherine. Cette dernière s’inquiète tout particuliè­rement pour sa plus jeune fille.

« Je veux simplement montrer à ma dernière que la vie, ce n’est pas ça, cela peut être aussi réjouissan­t. Elle a perdu son père à trois ans, son logement à 13 ans, quelle image je lui donne de la vie ? », déclare-t-elle.

❝ Rien n’a bougé ! CATHERINE DE SOUSA

Une vie éparpillée

Aujourd’hui, Catherine De Sousa ne peut plus exercer son activité profession­nelle facilement. « Heureuseme­nt pour moi, j’ai toujours quelques clients fidèles avec qui je travaille encore, mais je n’ai plus d’endroit approprié. C’est très difficile ».

Tout ce que Catherine veut aujourd’hui, c’est « un nouveau départ. Je veux pouvoir vivre avec mes enfants au quotidien ». La Magnymonto­ise déclare qu’elle « a toujours payé ses loyers ». Elle ne

« comprend pas un tel acharnemen­t. Je ne remets pas en cause la procédure d’expulsion, mais il faut qu’on me trouve une solution de relogement ».

Enfin, Catherine De Sousa déclare ne pas avoir le choix :

« Il faut que je me batte pour offrir un cadre de vie à mes enfants. »

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© D.R. © D.R. Photograph­ie. À la suite de la décision de justice, Catherine a protesté en installant des pancartes devant l’entrée du terrain.

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