Grogne des locataires place Joseph-de-Guigne

L’aménagement d’un parking désormais payant provoque l’exaspération de locataires de ce secteur du quartier des Louvrais. Leur grogne s’étend à d’autres problèmes rencontrés dans leur résidence.

Son revêtement est refait, il est clos et paysagé, c’est le nouveau parking réservé aux locataires des immeubles de la place Joseph-de-Guigne. Pourtant, l’espace de stationnement ne fait pas l’unanimité chez les résidents de ce secteur du quartier des Louvrais. Depuis qu’ils ont appris qu’il serait payant, au loyer de 17 € mensuel, nombreux sont les habitants qui expriment leur mécontentement. Une dizaine d’entre eux s’est retrouvée, vendredi 22 mars, dans le parc de jeux, pour échanger sur cet aménagement.

❝ Jusqu’à présent, on ne payait pas de location pour ce parking

« Nous n’avons jamais eu d’information préalable annonçant la création d’un parking », commence par expliquer l’une des locataires, qui préfère (comme les autres) parler sous anonymat, par « crainte de représailles du bailleur », pensent-ils. « Ce nouveau parking c’est aussi de nouvelles charges dans le loyer », craint une habitante de la place Joseph-de-Guigne. « Il y a un manque d’information du bailleur », évoque-telle. « Jusqu’à présent, on ne payait pas de location pour ce parking », relève une autre locataire. Désormais, des places sont attribuées et une réservation du stationnement doit être faite auprès du bailleur. Mais aucune obligation de location de l’espace de stationnement n’est imposée.

Un autre espace de stationnement, en plein coeur de la place Joseph-de-Guigne serait aussi concerné par une réhabilitation. « Là aussi, il faudra payer sa place », s’avance une résidente.

Un badge

La question de l’attribution d’un badge d’accès au parking clôturé est aussi une inquiétude des résidents. « Son tarif serait de 50 € », annonce une locataire. « D’autres résidences du quartier ne paient que le badge et n’ont pas de loyer pour une place », estime-telle. La conversation du groupe de résidents se poursuit sur le quotidien du quartier. « Il y avait d’autres priorités avant d’aménager ce parking », revendique une habitante. « Le bâti se dégrade, les appartements sont vétustes », dénonce-t-elle. Toutes les intervenantes parlent d’infiltration d’eau, d’humidité, d’odeurs, d’absence de ménage et d’éclairage dans des escaliers et parties communes. « On paie des charges, mais l’entretien n’est pas assuré », ajoute-telle. « Les autres secteurs des Louvrais disposent de locaux à poubelles, ici, c’est des bacs au grand air », déplore-t-elle.

À Pontoise, la place Josephde-Guigne est souvent stigmatisée, en raison des trafics qui s’y tiennent. C’est un point de deal connu que la Ville veut supprimer. « Les trafiquants ne sont pas de la résidence, ils viennent d’un autre secteur des Louvrais », constate une résidente. « Les guetteurs sont des jeunes du quartier, tous des 2006 (année de naissance) », affirme une mère de famille. « Ils ne sont pas menaçants. Ils vous tiennent même la porte. Mais ils donnent une mauvaise réputation au quartier », regrette une habitante.

Du côté du bailleur social, Seqens, on précise les points évoqués par les locataires. À commencer par la question du parking. « La privatisation du parking répond à une nécessité de rénovation de l’espace. Aucun locataire n’est obligé de prendre une place de stationnement. Le prix de 17 € est en cohérence avec le prix pratiqué par les autres bailleurs sur le quartier »,

se défend le gestionnaire. « Concernant l’état du patrimoine, une réhabilitation est prévue fin d’année, voire début d’année prochaine. Le projet a été présenté en mairie », rappelle-t-il. « Une réunion publique sera bien sûr organisée pour présenter le projet aux locataires dès que les entreprises seront désignées et que le planning des travaux sera arrêté », complète le bailleur. « Les équipes de Seqens rencontrent régulièrement l’Amicale des locataires de cette résidence »,

ajoute-t-il. « Cette résidence est également en quartier prioritaire de la Ville et à ce titre le bailleur échange très régulièrement avec la mairie », rappelle Seqens.

❝ Une réhabilitation est prévue fin d’année, voire début d’année prochaine