Pourquoi la cathédrale est-elle gérée par la Ville et non par l’État ?
Pourquoi l’église Saint-Maclou, cathédrale depuis 1966, est restée propriété de la Ville ? C’est la question qui revient régulièrement à l’esprit. Préféré à Notre-Dame, l’autre église de Pontoise, lorsque le Vatican a décidé de créer un nouvel évêché dans le futur département du Val-d’Oise, l’édifice de style gothique et Renaissance, construit entre 1145 et 1550, impose par sa taille. C’est ce qui a conduit à être élevée au rang de cathédrale.
De fait, Saint-Maclou aurait dû passer sous la gestion de l’État, mais elle est restée propriété de la Ville, alors que la plupart des cathédrales, construites avant 1905, sont la propriété de l’État. Pourtant, comme les cathédrales du Havre (Seine-Maritime) depuis 1974 et Ajaccio (Corse du sud) propriété de la région Corse, Pontoise a aussi cette particularité. Une exception dont se serait bien passée la mairie.
Depuis 1966
La création du département du Val-d’Oise, en 1968, entraîne la fondation d’un diocèse. Monseigneur André Rousset en sera le premier évêque et l’église Saint-Maclou sa cathédrale. Le siège de l’évêché sera alors situé dans un immeuble rue Victor-Hugo, avant de déménager, chemin de la Pelouse.
L’intronisation de l’évêque a eu lieu le 27 novembre 1966 et le 22 décembre, André Rousset était reçu par le conseil municipal de Pontoise, mairie alors dirigée par le sénateur Adolphe Chauvin. Dans ses remerciements, l’évêque parlait de l’avenir de Pontoise, « dont le développement ouvre un champ très vaste pour l’évêché ». C’était sans évoquer le cas particulier de la cathédrale, monument qui allait peser dans les budgets de la commune.
Série de travaux
Depuis 2004, la municipalité a engagé un plan pluriannuel de restauration. Le parvis, la façade du chevet, la façade sud, et façade nord, l’escalier menant à l’orgue et les vitraux ont été rénovés. Les derniers grands travaux remontent à 2018. Une réfection des toitures et charpentes, pour un coût de 1,2 M d’euros, financée par la commune, des subventions de la Drac (direction régionale des affaires culturelles de l’État), de la région et du département. La Ville ne peut assumer seule l’entretien du monument, classé en 1840.
La maire a eu l’occasion de le rappeler au ministre de l’Intérieur, dimanche 31 mars, lorsque Gérald Darmanin, avait justement choisi Pontoise pour annoncer un déploiement de forces de l’ordre pour la protection des lieux de cultes. « Je lui ai rappelé pourquoi la cathédrale était un édifice municipal, mais aussi un emblème du département par son titre. Une particularité qui nécessite un engagement de l’ensemble des acteurs publics », confie Stéphanie Von Euw. Un plan de financement est ainsi lancé et sera acté par une signature le 19 avril, en mairie.