Où l’on reparle du marché de Saint-Christophe
Déjà visé par une suspicion de racket, une affaire sur laquelle un juge d’instruction enquête, le marché de Cergy Saint-Christophe était à nouveau au coeur des discussions lors du dernier conseil municipal.
Y a-t-il une différence entre le nombre de commerçants déclarés par le délégataire et le nombre de commerçants qui y déploient réellement leurs étals ? Et si ce comptage est sciemment sous-estimé, qui a perçu les droits des commerçants non déclarés ?
L’opposition demande des comptes
Posée par l’opposition de droite et du centre droit, la question à tiroirs a agité la fin de la séance. « Cette question doit être au coeur de nos réflexions », a martelé Armand Payet (Horizons), le chef de file de la minorité. L’élu a fait ses
calculs. « Dans son rapport, le délégataire déclare 150 commerçants en moyenne, or en novembre dernier, nous en avions relevé 200 sur le marché. Avec un écart d’une trentaine de commerçants, il y a un manque à déclarer de 100 000 euros sur une centaine de marchés (sur un an, ndlr) et autant de recettes en moins à percevoir. Si il y a une sous-évaluation du montant réellement perçu par le délégataire, il y a donc une sousévaluation de la valeur du marché et de la redevance perçue par la Ville. Nous devons être offensifs sur cette question, nous n’avons pas à chercher à défendre le délégataire. »
La mairie dit agir
Fidèle à sa position dans cette épineuse affaire, Jean-Paul Jeandon, le maire Ps de Cergy, dit s’en remettre à la justice et se défend de fermer le yeux.
« La redevance perçue par la Ville est calculée en fonction du nombre de mètres linéaires occupés, pas du nombre de commerçants », explique tout d’abord l’élu. Et d’enfoncer : « Aujourd’hui, je ne suis pas en capacité de dire si tout ça est juste ou pas. C’est la justice qui nous le dira Nous menons les opérations nécessaires pour vérifier en utilisant les moyens d’un huissier de justice. C’est très grave si le délégataire sous-évalue, ça pénalise la collectivité, mais si ça n’est pas prouvé, c’est le délégataire qui est pénalisé. Il faut faire très attention à ce qu’on avance ».
Et de conclure : « Nous ne sommes pas sur la défensive, sans quoi nous ne nous serions pas portés partie civile. Nous sommes en action, nous ne regardons pas passer les trains et si la Ville peut récupérer quelques milliers d’euros, elle les récupérera. »