Le premier adjoint jette l’éponge
Aucune animosité ni querelle au sein de l’équipe municipale du Bellay-en-Vexin, ne serait à l’origine de la démission, le 25 mars, du premier adjoint Alain Pigeonnier.
L’élu de 73 ans a jeté l’éponge, découragé « par le manque de moyens et d’accompagnement apportés aux petites communes », estime l’ex-conseiller municipal, qui accompagnait la municipalité de Ludovic Bazot dans la conduite de la mairie du village de 240 habitants.
« J’ai aidé le maire dans son mandat en contribuant à des solutions pour réduire les coûts de fonctionnement. J’ai passé la majorité de mon temps à suivre des affaires techniques et de gestion. Or, je me suis rendu compte que cet effort n’était pas compatible avec les règles de l’administration et de son plan comptable », argumente celui qui est redevenu un simple administré.
L’État visé
À travers son raisonnement, c’est l’État qu’il vise. « Il faut être déterminé pour être maire dans une petite commune », ajoute celui qui vient de claquer la porte à la vie municipale. « Le maire d’un village a plus de tâches qu’un maire d’une grosse commune, qui dispose d’une équipe administrative en conséquence », observe-t-il. « Ce sont les maires des villages qu’il faut aider en priorité », revendique Alain Pigeonnier.
« Je reste inquiet sur le devenir des petits villages qui ne sont pas structurellement aptes à répondre aux contraintes imposées par l’État et l’Europe, le travail des élus devenant alors uniquement administratif et non plus une force de proposition des administrés vers les instances décisionnelles », analyse-t-il.
« La vie d’un petit village est loin des préoccupations des grandes administrations », pense aussi le citoyen.
« Nous aimons avant tout notre terroir et il serait dommage de vouloir tout aseptiser sans tenir compte de nos spécificités », conclut-il.
De son côté, le maire, Ludovic Bazot, ne fait aucun commentaire sur les raisons de la démission de son ex-adjoint. Les affaires se poursuivent en mairie.