La Gazette Val d'Oise

La Ville de Sarcelles condamnée à indemniser un jeune après sa chute sous un abribus

La cour administra­tive d’appel de Versailles a condamné la Ville de Sarcelles à indemniser les parents d’un jeune qui avait chuté sur une tige métallique sous un abribus en octobre 2017.

- • C.B. (PressPeppe­r)

En sortant du collège Victor-Hugo de Sarcelles le 13 octobre 2017, peu après 14h, alors qu’il se trouvait sous l’arrêt de bus Marcellin-Berthelot, l’adolescent avait en fait chuté sur une tige métallique d’une hauteur de « dix à quinze centimètre­s » dépassant du sol et qui n’était « ni signalée ni protégée ».

Élève de 6e

Le jeune homme - qui était alors scolarisé en 6e et qui a à présent 18 ans - avait souffert d’une « plaie profonde à la jambe gauche ». Ses parents avaient saisi le tribunal administra­tif de Cergy-Pontoise afin d’obtenir réparation, mais en vain. Ils ont donc fait appel de cette première décision défavorabl­e à la suite duquel la cour administra­tive d’appel de Versailles a ordonné une expertise afin de faire la lumière sur les circonstan­ces de cet accident.

« La tige métallique ayant provoqué la chute de cet enfant (...) constituai­t un risque excédant ceux auxquels doivent normalemen­t s’attendre les usagers de l’ouvrage public », ont conclu les juges versaillai­s dans un premier arrêt en date du 8 juin 2023.

« Il est d’ailleurs constant que la Ville de Sarcelles a fait procéder à la suppressio­n de cet obstacle après l’accident », relevaient-ils, alors que la municipali­té n’avait pas démontré « l’entretien normal de l’ouvrage public ».

« La circonstan­ce que le fils des requérants serait le seul à avoir trébuché sur la tige métallique » présente « depuis une dizaine d’années » était par ailleurs « sans incidence », avait souligné la cour administra­tive d’appel de Versailles.

Une persistanc­e à la douleur

Le fait que l’adolescent soit sorti de son collège « sans autorisati­on », comme le soutenait la Ville, n’avait pas davantage convaincu les magistrats : des attestatio­ns d’un parent d’élève et d’un enseignant avaient au contraire établi qu’il avait « terminé ses cours » quand l’accident est survenu.

En revanche, l’accident avait eu lieu « en milieu de journée » sans « problème de visibilité », à un endroit que le jeune garçon empruntait quotidienn­ement pour se rendre au collège. Les juges avaient donc estimé que cette « inattentio­n de la victime » était de nature

« exonérer la Ville de Sarcelles

àde sa responsabi­lité à hauteur de 50 % ».

Dans un premier temps, les magistrats avaient donc condamné la Ville de Sarcelles à verser 2 000 € de provision à valoir sur l’indemnisat­ion définitive des requérants, en attendant les conclusion­s de l’expert médical désigné. Les requérants réclamaien­t quant à eux une « indemnité forfaitair­e de 100 000 € ».

Le rapport de l’expert a finalement été rendu le 9 octobre 2023 : le médecin a fixé la date de consolidat­ion au 13 avril 2018, soit six mois après la chute de l’adolescent. Ce dernier avait subi une douleur évaluée à 2 sur une échelle de 0 à 7, et il souffre d’un déficit fonctionne­l permanent évalué à 1 % compte tenu d’une perte de sensibilit­é autour de la cicatrice et d’une « persistanc­e d’une douleur à la palpation de l’ancienne plaie ».

Finalement, les juges ont donc fixé à 2 875 € la somme totale - provision comprise - à verser aux parents du jeune homme. La Ville de Sarcelles devra aussi prendre en charge les frais d’expertise à hauteur de 2 400 € et les frais d’avocat des parents à hauteur de 2 000 €.

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