Vélos et trottinettes interdits à contresens : les panneaux sont-ils homologués ?
La Fédération française de Cyclotourisme met en doute la légalité des panneaux interdisant la circulation à contresens des vélos, trottinettes, etc., installés par la Ville.
L’interdiction pour les vélos, trottinettes et « engins de déplacement personnels motorisés » d’emprunter à contresens l’ensemble des rues à sens unique dans la Ville de Maurecourt fait toujours débat. Surtout les panneaux signalisant cette interdiction, sur lesquels des hoverboards, gyropodes, et monoroues sont représentés. Si la Ville certifie qu’ils sont parfaitement réglementaires, car achetés auprès d’un fournisseur habilité par les autorités gouvernementales, la Fédération française de Cyclotourisme ne partage pas cet avis.
« Pas dans la nomenclature »
« Ces panneaux ne figurent pas dans la nomenclature et sont donc illégaux sauf si une demande d’expérimentation a été faite », explique Denis Vitiel, membre du bureau et de la commission sécurité du comité directeur fédéral de la Ffc. Selon ce dernier, « le panneau sens interdit suffit pour interdire le double sens cyclable et l’ajout du deuxième panneau est inutile et coûteux à la collectivité ».
« Ce panneau n’est pas inscrit dans le répertoire officiel des panneaux du Code de la route », confirme Francis Poupel, délégué sécurité du comité départemental du Val-d’Oise de la fédération de cyclotourisme. Il comprend cependant la décision de la municipalité de Maurecourt, considérant « la largeur des rues » et leur manque de visibilité. « En tant que cycliste, si la circulation à contresens était autorisée sur ces voies, je ne m’y risquerais pas deux fois », souligne Francis Poupel. Denis Vitiel estime, par ailleurs, que l’apposition d’un simple panneau « Bo » (rond rouge sur fond blanc interdisant la circulation à tout véhicule dans les deux sens, Ndlr) aurait suffi».
Utile pour la sécurité
« Cela est sans doute répréhensible, mais peut-être utile pour celles et ceux qui ignorent que leur engin est un véhicule », indique Francis Poupel. « Le panneau représente l’arrêté qui n’a pas été retoqué par le contrôle de la légalité de la souspréfecture», répond Anthony Deschamps, adjoint au maire de Maurecourt en charge de la communication et de la médiation. « En effet, cela a été fait dans le but de sécuriser les individus qui souhaitent entraver l’interdiction de circuler et ceux qui ignorent que leur engin est concerné », précise l’élu. «La sécurité est une affaire de tous et une priorité pour la commune : mettre des panneaux explicites était une nécessité», conclut Anthony Deschamps.