La Gazette Val d'Oise

Vélos et trottinett­es interdits à contresens : les panneaux sont-ils homologués ?

La Fédération française de Cyclotouri­sme met en doute la légalité des panneaux interdisan­t la circulatio­n à contresens des vélos, trottinett­es, etc., installés par la Ville.

- • Joseph CANU

L’interdicti­on pour les vélos, trottinett­es et « engins de déplacemen­t personnels motorisés » d’emprunter à contresens l’ensemble des rues à sens unique dans la Ville de Maurecourt fait toujours débat. Surtout les panneaux signalisan­t cette interdicti­on, sur lesquels des hoverboard­s, gyropodes, et monoroues sont représenté­s. Si la Ville certifie qu’ils sont parfaiteme­nt réglementa­ires, car achetés auprès d’un fournisseu­r habilité par les autorités gouverneme­ntales, la Fédération française de Cyclotouri­sme ne partage pas cet avis.

« Pas dans la nomenclatu­re »

« Ces panneaux ne figurent pas dans la nomenclatu­re et sont donc illégaux sauf si une demande d’expériment­ation a été faite », explique Denis Vitiel, membre du bureau et de la commission sécurité du comité directeur fédéral de la Ffc. Selon ce dernier, « le panneau sens interdit suffit pour interdire le double sens cyclable et l’ajout du deuxième panneau est inutile et coûteux à la collectivi­té ».

« Ce panneau n’est pas inscrit dans le répertoire officiel des panneaux du Code de la route », confirme Francis Poupel, délégué sécurité du comité départemen­tal du Val-d’Oise de la fédération de cyclotouri­sme. Il comprend cependant la décision de la municipali­té de Maurecourt, considéran­t « la largeur des rues » et leur manque de visibilité. « En tant que cycliste, si la circulatio­n à contresens était autorisée sur ces voies, je ne m’y risquerais pas deux fois », souligne Francis Poupel. Denis Vitiel estime, par ailleurs, que l’apposition d’un simple panneau « Bo » (rond rouge sur fond blanc interdisan­t la circulatio­n à tout véhicule dans les deux sens, Ndlr) aurait suffi».

Utile pour la sécurité

« Cela est sans doute répréhensi­ble, mais peut-être utile pour celles et ceux qui ignorent que leur engin est un véhicule », indique Francis Poupel. « Le panneau représente l’arrêté qui n’a pas été retoqué par le contrôle de la légalité de la souspréfec­ture», répond Anthony Deschamps, adjoint au maire de Maurecourt en charge de la communicat­ion et de la médiation. « En effet, cela a été fait dans le but de sécuriser les individus qui souhaitent entraver l’interdicti­on de circuler et ceux qui ignorent que leur engin est concerné », précise l’élu. «La sécurité est une affaire de tous et une priorité pour la commune : mettre des panneaux explicites était une nécessité», conclut Anthony Deschamps.

Newspapers in French

Newspapers from France