Le projet de T11 « enterré » ?
Le rejet d’un amendement (porté par l’opposition) au conseil régional et l’annonce d’un nouveau métro (ligne 19), laisse peu d’espoir à certains de voir un jour arriver à Argenteuil la tangentielle Nord, ce tram-train T11 qui relie à ce jour Épinay et Le Bourget (Seine-SaintDenis).
Le T11 (ex-Tangentielle Nord) sur la touche ? C’est l’opinion de Marine Chailloux, conseillère municipale (Eelv) d’opposition et conseillère territoriale (Ept Nord de Seine) et de Philippe Métézeau, ancien premier adjoint (radical) au maire d’Argenteuil et ancien vice-président du conseil départemental du Val-d’Oise.
Le T11 Express d’Île-deFrance, précédemment désigné Tangentielle nord, est une ligne de tram-train qui relie depuis 2017 la gare d’Épinay-sur-Seine à celle du Bourget. À terme, elle doit relier la gare de Sartrouville à celle de Noisy-le-Sec en traversant Argenteuil. Sa mise en service complète serait espérée pour 2033.
À l’occasion du débat, le 27 mars, au Conseil régional d’Îlede-France autour du Plan des mobilités en Île-de-France 2030, le Pôle écologiste (opposition), par la voix de Kader Chibane, président de groupe, a souhaité insister sur ce projet.
Son amendement rappelle que l’ouverture du T11 express entre Épinay et Le Bourget «a permis de renforcer l’offre de transport dans le Nord du département de la Seine-SaintDenis
» et qu’il est « essentiel de s’engager dès l’année prochaine dans un calendrier de réalisation de l’extension Ouest de cette ligne afin de desservir les bassins de population d’Argenteuil et Sartrouville trop faiblement pourvus en transports en commun, conformément à l’engagement de la présidente d’Île-de-France Mobilités (Ndlr, Valérie Pécresse, présidente LR de la Région Îlede-France) ».
Pour les écologistes, « les habitants sont toujours sans calendrier sur l’arrivée de ce projet », et ce doit être « une priorité politique ».
L’amendement a été rejeté par la majorité de droite. Ce rejet signifie, pour Marine Chailloux, que le projet est « enterré », tout en reconnaissant qu’il ne l’est pas « officiellement.
Le Conseil départemental du Val-d’Oise, la municipalité, la Région continuent hypocritement de l’inscrire dans les projets, mais en réalité, la droite l’enterre en refusant cet amendement ». Sur les réseaux sociaux, un internaute voit l’aspect politique du rejet de l’amendement par la droite : « Il s’agit d’un amendement porté par l’opposition. C’est seulement de bonne guerre ». L’argument ne tient pas selon Marine Chailloux. « Depuis le temps, la droite pourrait le remettre [cet amendement] à l’ordre du jour, elle ne le fait pas et continue de voter contre. Donc, c’est très clair, elle ne veut pas du T11 ».
« Sans tambour ni trompette »
Pour Philippe Métézeau, « ce n’est pas une surprise, mais je suis stupéfait de cet amendement qui confirme bien l’abandon de la desserte d’Argenteuil par le T11 (...) Après nous avoir fait miroiter ce train-tram pendant des dizaines d’années, financé des études couteuses, procéder à des préemptions de pavillons et terrains, organisé plusieurs réunions publiques, prévu la construction de deux gares nouvelles à Argenteuil, présenté le matériel roulant, voici le projet enterré sans tambour ni trompette ! »
Valérie Pécresse annonçait, en novembre dernier, le projet de ligne 19 du métro pour le Val-d’Oise à l’horizon 2040. Une ligne qui doit passer par Argenteuil. Mais selon Philippe Métézeau, « le document émanant du Conseil départemental du Val-d’Oise, présenté en conférence de presse la semaine dernière par la présidente et le vice-président aux transports évoque maintenant la ligne 19, non plus à horizon 2040 mais horizon 2040-2048. Entre 16 et 24 ans à attendre ! »
« Je ne crois pas que ce soit enterré »
Interrogé au lendemain de l’annonce sur la ligne 19, le maire (Lr) d’Argenteuil, Georges Mothron, assurait qu’il ne désespérait pas de voir un jour le T11 à Argenteuil. « Je continuerai à me battre, je ne crois pas que ce soit enterré. J’ai vu le préfet de Région qui m’a laissé de l’espoir quant à un financement entre l’État et les collectivités territoriales ».