La Gazette Val d'Oise

Florence Portelli : « La ville a beaucoup bougé »

- Vous serez candidate en 2026 ? • Propos recueillis par Daniel CHOLLET

Victorieus­e au second tour des élections municipale­s le 30 mars 2014, Florence Portelli (Lr) mettait fin il y a dix ans à vingt-cinq ans de pouvoir de Maurice Boscavert (Dvg-Ps).

➜ Quel regard portez-vous sur les dix années à la tête de la commune ?

J’ai l’impression que la ville a beaucoup bougé. On n’a pas été élus pour ne rien faire.

➜ Quelles sont les choses dont vous êtes le plus fier ?

Peut-être, à titre humain, ce qui s’est passé à Taverny au moment du Covid. Ça a été incroyable en termes de solidarité, de courage. Je parle de toutes celles et ceux qui ont participé au centre, le premier à être créé. On a un peu réussi à malmener le système. Au départ, l’Ars était contre. Il y a sûrement des vies qui ont été sauvées.

➜ En 2014, vous faisiez de la sécurité une de vos priorités, diriez-vous que la situation s’est améliorée dans tous les quartiers ?

Oui et heureuseme­nt d’ailleurs, il n’y avait rien en matière de sécurité en 2014. On a d’abord créé une police municipale armée. Il y a eu les caméras, mais aussi tout le travail de prévention en amont. Je continue à penser que c’est par l’éducation et la culture qu’on arrivera à endiguer les phénomènes de violence, de bêtise, qui ont des conséquenc­es dramatique­s aujourd’hui.

➜ Où en est le projet d’une troisième salle pour le cinéma ?

La première étape a été de faire revivre ce cinéma en remettant la main dessus via l’associatio­n de Marc Dingrevill­e, que la Ville subvention­ne (20 000€ en plus cette année en plus des 60 000€ chaque année) et en y relançant des activités. L’étape d’après, c’est de négocier la reprise avec les actuels propriétai­res pour y faire la 3e salle qui pourra aussi être utilisée pour du stand up et des conférence­s. Cela fait partie de la restructur­ation globale du centre-ville, qui avance bien.

➜ Quels projets ont abouti en 10 ans ?

L’éducation artistique et culturelle : à ce point-là, c’est assez exceptionn­el en France. La piscine olympique, bientôt inaugurée, le gymnase Ladoumègue refait, bientôt Jean-Bouin, la halle de tennis, la chapelle Rohan-Chabot, bientôt la chapelle Ecce Homo. On a récupéré le patrimoine paysager. Les coteaux étaient à l’abandon. Il y a le travail mené avec la Région sur le bois des Aulnaies. 40 millions d’euros ont été investis pendant le premier mandat par les bailleurs sur les logements sociaux suite à notre action. Au moins 90% des résidences sociales auront été refaites à la fin du second mandat.

➜ On ne peut pas dire que depuis 2020 les relations soient cordiales avec l’opposition. Et même avant. Avec des actions en justice de part et d’autre.

Enfin moi, j’ai gagné tous mes procès, je tiens à le préciser.

➜ Comment expliquer ce degré de tension qu’on n’observe pas dans toutes les communes ?

Je vous rappellera­i que quand j’ai été élue, pardon pour les mots, « pute » et « salope » ont retenti dans la salle des fêtes devant 500 personnes tenus par des gens de l’opposition. Je pense que ça résume le fait que ces gens-là se croyaient détenteurs de la ville alors qu’on est détenteur de rien. On est au service des gens. Ils n’ont pas supporté de perdre les élections et qu’une jeune femme gagne. La gauche, comme l’extrême droite, m’appelaient « Falbala », ça résume aussi le mépris qu’ils avaient vis-à-vis de moi. Et je passe sur les commentair­es comme « pécheresse » ou des choses comme ça…

➜ La sortie du centre commercial, le centre-ville, la piscine olympique, autant de chantiers vivement critiqués par l’opposition.

J’ai envie de les remercier et pour avoir une chance d’être élue, qu’ils continuent ! Par exemple critiquer la piscine, qui sera beaucoup plus écologique que les deux piscines qu’on détruit et qui est le projet le plus populaire de la ville, ou le centrevill­e. C’est un peu le problème des Verts et de la Nupes. Ils sont dans l’outrance. Ils sont aussi contre les projets de la gauche à Gonesse. Demandez à M. Blazy ce qu’il pense de M. Cottinet. Gonesse est touchée par plus de 35 % de chômage des jeunes. Ne pas y vouloir de transports en commun, ce qui est plutôt écologique, et des écoles, pour moi ce sont de tristes sires. Ce ne sont pas des gens sérieux.

L’opposition est « dans l’outrance »

➜ Le projet d’écoquartie­r aux Écouardes est-il compatible avec la loi zéro artificial­isation nette (Zan) ?

C’est la reprise d’un projet de mon prédécesse­ur et de la gauche. Eux voulaient en faire un quartier, moi je veux un écoquartie­r, qui apportera des services de proximité dans une zone où il n’y a ni école primaire, ni crèche, ni médecin. Il sera totalement écologique avec même de la création d’énergie, un lac pour récupérer les eaux de pluie et une coulée verte jusqu’au bois des Écouardes puis après la forêt de Maubuisson. On va vraiment devenir Taverny-la-Forêt ! La ville devient de plus en plus verte.

➜ Mais la disparitio­n des terres agricoles, comme le dénonce l’opposition, et la loi Zan ?

Ce projet aboutira, ça n’a rien à voir. Les terres agricoles, il n’y en a pratiqueme­nt plus. C’est passé en zone constructi­ble avant que je ne sois élue et avec l’accord de l’État. Il fallait s’émouvoir avant. De l’aveu même des agriculteu­rs, c’est fini. Ce sont huit hectares voués à disparaîtr­e. D’où le projet de plaine maraîchère avec JeanChrist­ophe Poulet sur une partie non grignotée par l’urbanisme et qui restera sacralisée dans notre Plu.

➜ Une plaine maraîchère que certains agriculteu­rs locaux céréaliers ne voient pas d’un très bon oeil.

C’est compliqué. On est prêts avec Jean-Christophe Poulet à revoir le modèle, même à rester dans la céréale. On n’est fermés à rien.

A priori oui. Je sais exactement ce qui manque encore à la ville, ce qu’il faut faire et ça prend à peu près une vingtaine d’années en tout.

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