Le marché, pas à la hauteur
La mairie de Montmorency a lancé une consultation publique concernant le marché. Objectif : redynamiser un lieu qui manque de diversité de commerces.
Un marché sous-exploité. Depuis deux semaines, la municipalité de Montmorency a lancé une consultation publique concernant le marché Levanneur. L’occasion, pour elle, de prendre la température d’un lieu qui fait débat, autant au sein des commerçants que des clients.
❝ Il n’y a presque aucun commerçant le mercredi et il n’est pas rempli entièrement le dimanche. UN COMMERÇANT, QUI A SOUHAITÉ RESTER ANONYME
Du côté des commerçants, plusieurs problèmes plombent la bonne tenue du marché de Montmorency. « Il n’y a pas assez de commerces variés. Par exemple, il n’y a ni boucher, ni charcutier, ni fromager », déplore ce commerçant, qui a souhaité rester anonyme.
Pour ce dernier, les clients désertent ce lieu. « Ils vont aux marchés de Soisy-sousMontmorency, d’Eaubonne ou d’autres communes aux alentours. » Installé depuis 2020, celui-ci ressent une différence de fréquentation et une diminution de l’affluence. « Même si je ne suis pas là depuis très longtemps, il y a une baisse constante, que ce soit au niveau des clients ou des commerçants. »
Mercredi ou dimanche
« C’est un marché d’appoint, il faut le réformer », clame-t-il. Mais un autre point de règlement dérange les chefs d’entreprise.
Pour Delphine Layahe, qui possède une boutique de vêtements, d’accessoires et de chaussures pour femmes, « le problème, c’est que l’on oblige les commerçants à payer leur place pour le marché du mercredi et du dimanche. Mais la plupart délaissent celui du mercredi, car il n’y a que trois, quatre ou cinq commerces présents ».
Pour elle, « c’est injuste de devoir payer cet abonnement. Il faut le cesser ». Présente depuis vingt ans, celle qui a longtemps vendu le dimanche s’est concentrée sur le milieu de semaine. « Je communique par mes réseaux sociaux et j’attire des habituées. Par le biais de la ville, c’est plus compliqué. »
Delphine Layahe préconise d’attirer « un commerçant dans chaque secteur en alimentaire », afin de faire venir une nouvelle clientèle, ainsi que les Montmorencéens qui ont pris l’habitude d’aller acheter leurs produits dans d’autres communes.
Delphine a également peur « que le marché du mercredi soit supprimé. Je me battrai pour rester ».
Côté mairie, une consultation
« C’est un emblème de l’esprit village », explique la municipalité en évoquant le marché Roger-Levanneur. Pour retrouver ce sentiment, la Ville a lancé, au début du mois d’avril, une consultation publique. Chacun, qu’il soit résident, ou non, de Montmorency, peut donner son avis.
« Nous avons déjà récolté plus de 500 contributions »,
se félicite la municipalité. Pour elle, « ce marché n’est pas à la hauteur de Montmorency, car il manque cruellement de diversité ». La mairie indique également avoir « retravaillé la végétation et l’organisation de la place Levanneur, afin de retrouver un meilleur cadre ».
Concernant la crainte de la suppression du marché du mercredi, la Ville « attend de voir les résultats de l’enquête publique. Il est vrai que les gens sont plus attachés à celui du dimanche ». Le forfait commerçant sera retravaillé, assuret-elle, afin que chacun paie son emplacement en fonction du temps de présence.
« C’est hors de question de laisser le marché mourir »,
conclut la municipalité.