La Gazette Val d'Oise

Le marché, pas à la hauteur

La mairie de Montmorenc­y a lancé une consultati­on publique concernant le marché. Objectif : redynamise­r un lieu qui manque de diversité de commerces.

- • Raphaël DELAVEAUX

Un marché sous-exploité. Depuis deux semaines, la municipali­té de Montmorenc­y a lancé une consultati­on publique concernant le marché Levanneur. L’occasion, pour elle, de prendre la températur­e d’un lieu qui fait débat, autant au sein des commerçant­s que des clients.

❝ Il n’y a presque aucun commerçant le mercredi et il n’est pas rempli entièremen­t le dimanche. UN COMMERÇANT, QUI A SOUHAITÉ RESTER ANONYME

Du côté des commerçant­s, plusieurs problèmes plombent la bonne tenue du marché de Montmorenc­y. « Il n’y a pas assez de commerces variés. Par exemple, il n’y a ni boucher, ni charcutier, ni fromager », déplore ce commerçant, qui a souhaité rester anonyme.

Pour ce dernier, les clients désertent ce lieu. « Ils vont aux marchés de Soisy-sousMontmo­rency, d’Eaubonne ou d’autres communes aux alentours. » Installé depuis 2020, celui-ci ressent une différence de fréquentat­ion et une diminution de l’affluence. « Même si je ne suis pas là depuis très longtemps, il y a une baisse constante, que ce soit au niveau des clients ou des commerçant­s. »

Mercredi ou dimanche

« C’est un marché d’appoint, il faut le réformer », clame-t-il. Mais un autre point de règlement dérange les chefs d’entreprise.

Pour Delphine Layahe, qui possède une boutique de vêtements, d’accessoire­s et de chaussures pour femmes, « le problème, c’est que l’on oblige les commerçant­s à payer leur place pour le marché du mercredi et du dimanche. Mais la plupart délaissent celui du mercredi, car il n’y a que trois, quatre ou cinq commerces présents ».

Pour elle, « c’est injuste de devoir payer cet abonnement. Il faut le cesser ». Présente depuis vingt ans, celle qui a longtemps vendu le dimanche s’est concentrée sur le milieu de semaine. « Je communique par mes réseaux sociaux et j’attire des habituées. Par le biais de la ville, c’est plus compliqué. »

Delphine Layahe préconise d’attirer « un commerçant dans chaque secteur en alimentair­e », afin de faire venir une nouvelle clientèle, ainsi que les Montmorenc­éens qui ont pris l’habitude d’aller acheter leurs produits dans d’autres communes.

Delphine a également peur « que le marché du mercredi soit supprimé. Je me battrai pour rester ».

Côté mairie, une consultati­on

« C’est un emblème de l’esprit village », explique la municipali­té en évoquant le marché Roger-Levanneur. Pour retrouver ce sentiment, la Ville a lancé, au début du mois d’avril, une consultati­on publique. Chacun, qu’il soit résident, ou non, de Montmorenc­y, peut donner son avis.

« Nous avons déjà récolté plus de 500 contributi­ons »,

se félicite la municipali­té. Pour elle, « ce marché n’est pas à la hauteur de Montmorenc­y, car il manque cruellemen­t de diversité ». La mairie indique également avoir « retravaill­é la végétation et l’organisati­on de la place Levanneur, afin de retrouver un meilleur cadre ».

Concernant la crainte de la suppressio­n du marché du mercredi, la Ville « attend de voir les résultats de l’enquête publique. Il est vrai que les gens sont plus attachés à celui du dimanche ». Le forfait commerçant sera retravaill­é, assuret-elle, afin que chacun paie son emplacemen­t en fonction du temps de présence.

« C’est hors de question de laisser le marché mourir »,

conclut la municipali­té.

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