L'ancien site de Gloria va reprendre vie
En friche depuis 26 ans, le site accueillant l'ancienne usine Gloria, près du port de Carentan, va être réhabilité en écoquartier. Le plan a été présenté aux élus lors du conseil municipal du jeudi 3 décembre. Après avoir lancé des études à la suite de la convention signée avec la Ville en janvier 2020, l'actuel propriétaire du site, l'établissement public financier de Normandie (EPFN), va procéder à la démolition et le désamiantage de l'ensemble des friches composant les 4 hectares du site dès mars 2021.
Le coût de l'opération sera d'un million d'euros. Une somme financée à 45 % par L'EPFN et à 35 % par la Région. Les 20 % restants seront “à la charge de la Ville”, indique le maire Jean-pierre Lhonneur. “Nous déposerons ensuite le permis d'emménagement. Au 31 décembre 2021, tout sera détruit.” Le site entier comprendra dans sa réhabilitation, “beaucoup d'espaces verts, une halle couverte, un aménagement et la mise en eau du canal de jonction pour faire du canoé, de la barque, avec deux pontons pour accéder aux espaces de balades, et aussi des voies douces. Il y aura en tout, entre 80 et 100 logements construits, et l'avantage d'être à 200 mètres du centre-ville.” Certaines études étant encore en cours, le projet peut être amené à évoluer.
Un premier projet tombé à l'eau
“En 2011, la Ville a demandé à L'EPFN de racheter le site. À l'époque, nous avons mis en place un projet, et consulté la population” rappelle l'édile. Mais le Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) initié par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de la Manche, a déclaré les territoires de Carentan et Saint-hilaire-petitville comme zones inondables. “Tout est tombé à l'eau.” En effet, les portes à flots - implantées sur le littoral permettant l'évacuation ou la conservation des eaux - devaient être déplacées. La Ville s'y est attelée en 2017. “Le site est pérennisé, le PPRL a été redéfini et les études sont reparties. Nous serons prêts pour commencer les travaux en 2022. Nous travaillons dessus depuis un an”, précise Jean-pierre Lhonneur. À l'origine, le site était occupé par la beurrerie Lepelletier, endroit stratégique de par sa proximité avec le port de commerce. Avant d'être rachetée dans les années 1920 par l'américain Milk Produce and Co, qui deviendra plus tard, Gloria, fabricant de lait concentré. En 1985, le groupe Nestlé reprend l'activité, mais face à la chute des ventes de lait concentré en France, l'usine finira par fermer officiellement en décembre 1994.