La Marne (édition Marne-la-Vallée)
Amandine cherche des fonds pour ses tissus bio
Avec plus de 2 500 clients dans le monde et près de 120 points de vente en France, Les Trouvailles d’Amandine sont devenues une référence en matière de tissus biologiques. L’entreprise cherche des fonds pour se développer.
Quelle est la gamme de produits des Trouvailles d’Amandine ? Nous avons commencé par 14 références de tissus : gabardine, popeline et batiste. Nous avons aujourd’hui plus de 300 références de tissus, biais et passepoils. Depuis l’an dernier, nous sortons un kit de couture trois fois par an en édition limitée en partenariat avec des marques de patrons de couture indépendantes. Nos tissus sont utilisés principalement pour le prêt-à-porter enfant, femme et homme notamment jeans, mais certains de nos clients réalisent aussi des accessoires, des produits pour la maison, du linge de spa, de la puériculture…
Quel a été votre parcours avant de vous lancer dans l’industrie du textile ?
Avant de créer Les Trouvailles d’Amandine, j’ai été professeur et chercheuse à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; j’y ai enseigné l’esthétique et les sciences de l’art. En 2008, avant la naissance de mon premier enfant, j’ai renoué avec la couture, passion que m’a transmise ma grand-mère. J’ai donc cherché des tissus en accord avec nos valeurs, bio et respectueux de l’environnement. Mais il y a dix ans, les tissus bios étaient moches et pauvres en terme de coloris et de qualité. Je me suis donc aidée de ma formation de chercheuse pour découvrir le monde de l’industrie du textile bio. En me renseignant et en en apprenant chaque jour un peu plus sur la façon de faire un tissu et sur l’industrie textile française, j’ai souhaité pérenniser des savoir-faire textiles anciens locaux et leur redonner un deuxième souffle en créant la filière française certifiée GOTS (Global Organic Textil Standard, c’est à dire Norme de tissu bio).
L’industrie textile est souvent décriée comme polluante. Qu’apporte le bio ?
L’industrie du textile est effectivement la deuxième industrie la plus polluante au monde par son utilisation de pesticides, engrais mais aussi par l’utilisation de nombreux colorants et apprêts chimiques sur les tissus. Nous avons fait le choix de ne retenir que la certification GOTS . Prendre en considération Quand on crée du tissu bio, on prend en compte non seulement l’environnement mais aussi la personne et la santé : ces éléments font écho aux valeurs mêmes qui fondent Les Trouvailles d’Amandine.
Comment gérez-vous le développement de votre entreprise ?
Il nous a fallu quatre ans pour finaliser la filière, mettre au point nos premiers tissus, tester et retester. Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir l’enthousiasme des clients à propos de ce que nous leur offrons et de faire partir nos tissus aux quatre coins du monde. Nous devons répondre et satisfaire nos clients et prospecter avec nos moyens humains, logistiques et financiers dans 30 m² et sans outillage. C’est très sportif. Nous devons désormais grandir pour répondre aux nombreuses demandes reçues chaque jour, et ainsi gagner en réactivité, fiabilité, créativité.
Vous lancez une campagne de financement participatif, pourquoi ?
Nous sommes arrivés au bout de ce que nous pouvions faire à deux. Nous avons besoin de grandir pour faire face à la demande croissante de tissus bio GOTS. C’est pourquoi nous avons lancé une campagne de financement participatif via Tudigo, offrant ainsi la possibilité à tout un chacun de pouvoir devenir investisseur dans notre entreprise à partir de 204 €.
Cette levée de fonds est la partie émergée de l’iceberg : nous avons obtenu en plus de cette dernière l’aide et le soutien précieux de plusieurs clubs Les Cigales IDF et d’Afile 77 (France Active) nous permettant ainsi de pouvoir investir dans l’outillage nécessaire au conditionnement et la production d’imprimé, mais aussi d’investir dès 2018, sur cinq emplois. Passer par ce mode de financement correspond complètement aux valeurs que nous défendons. Il s’agit de faire du business autrement, de faire du business avec du coeur ! Le financement participatif a été lancé il y a un mois, nous avons déjà recueilli 20 % des 150 000 € nécessaires pour finaliser notre passage d’un fonctionnement artisanal à un fonctionnement industriel.