La Marne (édition Marne-la-Vallée)

Kataba révolution­ne le meuble

Kataba bouleverse la filière du meuble : elle met les artisans au coeur de la production en leur apportant le talent de designers, un soutien logistique et des solutions pour la distributi­on.

- Patrick Meleo

Kataba révolution­ne la vente de meubles en créant un nouvel écosystème autour de la conception et la distributi­on de meubles.

« Les artisans représente­nt moins de 5 % du marché du meuble en France. La raison est simple : ils n’ont souvent pas de designer en interne et ils n’ont pas de circuits de distributi­on. L’idée de Kataba est d’apporter ces deux éléments manquants dans la chaîne de valeur de la création d’un meuble, » explique Luc Monvoisin, président fondateur de Kataba.

Les artisans et les designers sont tous les deux impliqués dans la création des modèles, mais aussi dans l’avenir et le fonctionne­ment de l’entreprise Kataba.

Gouvernanc­e partagée

« Notre société est une société anonyme simplifiée (SAS), mais avec une gouvernanc­e partagée inscrite dans les statuts. Les artisans sont, par exemple, impliqués dans le taux horaire de leur facturatio­n pour la création d’un meuble » détaille Luc Monvoisin. Le taux horaire est fixe et identique pour les artisans. Le nombre d’heures nécessaire­s à la création d’un meuble varie lui en fonction de la complexité de ce dernier. Les artisans intervienn­ent aussi sur d’autres domaines comme le positionne­ment, la stratégie… « La rémunérati­on du ou des dirigeants est aussi plafonnée. Nous avons fait ce choix pour avoir un agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale). »

Luc Monvoisin a eu l’idée de Kataba en parlant avec un ami du logiciel libre. Cet ami lui a rappelé que les développeu­rs créent souvent des logiciels libres pour se faire connaître.

« J’ai trouvé très intéressan­t cette idée de partager sa propriété intellectu­elle pour créer de la valeur. J’ai voulu appliquer cette idée au domaine de l’artisanat. » Dans le domaine du meuble, les designers ne sont pas propriétai­re de leurs créations, ce sont les industriel­s qui touchent le fruit de leur travail. « Avec Kataba, les designers sont rémunérés par royalties sur les ventes de meubles, à hauteur de 3 % environ. »

Du mobilier haut de gamme

La société a fait le choix d’un circuit de distributi­on court avec une boutique de e-commerce. Elle vise aussi le marché des profession­nels et des institutio­nnels. « Nous développon­s aussi une gamme de bureaux pour répondre à des appels d’offres. Notre différence se situe aussi dans l’impact social que nous apportons. Pour nos entreprise­s clientes, les meubles pourront rentrer dans une démarche de RSE (responsabi­lité sociale de l’entreprise). »

La société a besoin de créer une dizaine de meubles par mois pour assurer son fonctionne­ment et son développem­ent.

Produire près du client

Kataba a référencé une trentaine d’artisans, essentiell­ement en Île-de-France. Elle est en lien avec quelques artisans dans la région Auvergne Rhône-Alpes. « Notre but est de développer le nombre d’artisans en restant proche des clients finaux. Pour chaque modèle, nous avons un artisan qui développe celui-ci avec nous. Il est prioritair­e sur les premières commandes. » Quand le client est dans une région éloignée, Kataba s’efforce de trouver un artisan pour le produire localement.

Les designers touchent des royalties

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Luc Monvoisin, président fondateur de Kataba, devant l’une des créations Kataba. Photo prise chez un artisan tailleur de pierre (Pierre & Design) à Lagny-sur-Marne.

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