La Marne (édition Marne-la-Vallée)
Trois hypothèses et une solution
« Ce n’est pas le réseau d’assainissement de la ville qui est en cause. Le gaz proviendrait d’une réaction chimique entre l’eau et le gypse présent sous la montagne de Chelles », tente d’expliquer la communauté d’agglomération de Paris Vallée de la Marne (PVM), compétente pour gérer ce réseau souterrain. Les infiltrations d’eau dans les galeries souterraines auraient ainsi permis au sulfure d’hydrogène de se répandre dans le réseau.
Le gypse en question
Une théorie qui demande à être confirmée. « Il y a de fortes probabilités pour que le gypse soit à l’origine de ce gaz. S’il est dans un espace confiné sans oxygène et au contact de l’eau, il peut dégager ce sulfure d’hydrogène », estime Eric Gomez, directeur régional Ilede-France au Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM).
Il faut cependant que les résultats soient affinés : « Ce n’est pas fréquent comme situation. C’est un cas particulier. Il faudra faire des analyses pour en être sûr ».
Une poche de soufre ou une décharge sauvage ?
Christophe Nedelec, président d’honneur de l’association les Abbesses de Gagny-Chelles, est un habitué des galeries souterraines : « Je n’ai jamais senti une odeur pareille dans d’autres carrières de gypse. Dire que c’est la montagne de Chelles qui est en cause, ça me laisse perplexe ».
À la suite de la détérioration du gypse, une brèche aurait pu se créer au niveau d’une poche de soufre en sous-sol. Une explication qui fait plus sens pour le président de l’association : « Si c’est une poche qui est plus profonde, c’est possible ».
Une décharge sauvage dans une des cavités de la montagne de Chelles pourrait également être à l’origine du problème. Les déchets, en se détériorant, pourraient dégager cette odeur dans le réseau d’assainissement. Mais pour l’heure, aucune décharge de ce type n’a été recensée par les services municipaux.
Déplacement du réseau
La priorité des services de l’État est surtout au colmatage des brèches. « Il faut qu’on voit où se situent les infiltrations pour colmater les brèches avec une injection de matière plastique », explique-t-on du côté de PVM qui devra réaliser les travaux sur le réseau.
Une priorité également pour la mairie de Chelles qui veut « d’abord stopper la propagation des odeurs et ensuite analyser la source du problème pour le résoudre ». Ce lundi 6 novembre, une décision a été prise pour transférer le réseau d’assainissement de l’autre côté de la route de Montfermeil. Les travaux vont commencer d’ici deux semaines et n’auront aucun impact sur les riverains. Cette solution provisoire devrait permettre aux services techniques de chercher la source du problème et d’y remédier.