La Marne (édition Marne-la-Vallée)
« Je n’ai jamais eu la prétention de dire : je veux devenir une star »
Tout en sincérité et « En vérité », la chanteuse d’Isabelle Boulay s’est confiée à quelques jours de sa venue au centre culturel Jacques-Prévert de Villeparisis. Elle revient sur son album, sa tournée et ses projets.
Deux ans après votre dernier passage à Villeparisis, juste après les attentats, vous vous y reproduirez samedi 18 novembre. Vous y revenez d’ailleurs régulièrement depuis votre premier passage en décembre 2001.
La salle Jacques-Prévert est une salle que j’appelle à « dimension humaine ». Même si j’aime beaucoup faire des concerts dans des Zéniths ou des festivals, c’est un autre état d’esprit. Cela permet un partage, une intimité, une confidentialité parce qu’il y a des chansons qui appellent à ça contrairement à d’autres qui appellent plus au corps qu’à l’âme. C’est comme si on était au plus près du coeur des gens.
Est-ce que les attentats ont changé votre façon d’aborder une tournée ?
C’est devenu ma motivation pour me dire qu’il faut que je continue et que j’avance. Ma première date de la tournée précédente devait être au Puyen-Velay. Cette ville avait été listée comme ville à risque. À l’époque, j’avais demandé à mes techniciens et musiciens, s’ils avaient envie de s’y rendre. Ils ont tous dit oui. Je voulais montrer aux gens que je me tenais debout comme je le faisais avant.
La tournée hommage « Merci Serge Reggiani » était un voyage au travers de son répertoire de façon intimiste, familial, tout en sobriété. À quoi va ressembler le voyage de cette tournée « En vérité » ?
Ce spectacle c’est comme si des portes s’ouvraient sur les différents mouvements musicaux. Ils font partie de ma culture que ce soit la country, la grande chanson ou les influences sud-américaine. Je vais aussi y glisser des chansons avec lesquelles les gens m’ont connu comme « Parle-moi », « Je t’oublierai » et d’autres. Le spectacle est aussi construit autour de mes nouvelles chansons. Il y aura également une incursion, encore une fois, dans le répertoire de Serge Reggiani.
« En vérité » est votre 13e album, réalisé par Benjamin Biolay, fidèle compagnon de route depuis quelques années. La fidélité en musique est importante pour vous ?
On se connaît depuis l’album « Mieux qu’ici bas ». On était très intimidés l’un par l’autre mais on a toujours gardé une forme d’admiration et de respect l’un pour l’autre. C’est essentiel quand on travaille ensemble. Benjamin Biolay est probablement celui qui me connaît et me devine le mieux musicalement. Il n’hésite jamais à se mettre au diapason et au service de la personne pour laquelle il travaille.
Dans la pochette de l’album, il y a quatre vers de Jean Genet extrait du poème « Le condamné à mort ». Pourquoi avoir choisi ce poème ?
À chaque fois que je sors un album, je cherche toujours des citations qui vont illustrer l’intention que j’avais en faisant l’album. L’un de mes professeurs de littérature m’avait écrit une lettre et il l’avait commencé par quatre vers de ce poème. Je l’ai lu et j’ai trouvé ces quatre autres vers. L’album s’appelle « En vérité » car c’est vraiment un constat d’humilité.
Cette tournée va voguer entre le Québec et la France… et après quels sont projets
? J’ai un projet : faire un disque de chansons de Noël. Je projette de reprendre aussi mon fauteuil dans l’émission « La voix » (The Voice au Québec) que j’avais dû quitter car ma tournée précédente me prenait beaucoup de temps. J’ai aussi envie, un jour, de faire un disque avec l’orchestre symphonique de Buenos Aires. Je vais sûrement prendre une petite pause après cette tournée-là mais en général c’est pendant mes tournées que se dessinent mes projets suivants. Alors on verra…
Depuis Starmania en 1995 en passant par les premières parties de Serge Lama et de Francis Cabrel… quels souvenirs gardezvous de vos débuts en France
Des souvenirs émouvants et aussi de travail. Je me souviens d’avoir travaillé très fort. Quand j’étais dans Starmania on avait beaucoup de chance car on travaillait dans des conditions exceptionnelles ! Je me considère comme une ouvrière de la chanson. Je n’ai jamais eu la prétention de dire moi je veux devenir une star. Ce que j’ai toujours voulu c’est de faire les chansons les plus belles qui soient et de donner aux gens qui viennent me voir en concert de revenir me voir à chaque fois.
■ Isabelle Boulay en concert samedi 18 novembre, à 20 h 30, au centre culturel Jacques-Prévert. Place Pietrasanta, Villeparisis. Tarifs : De 20 € à 35 €. Téléphone : 01 64 67 59 61. www.ccjp.fr.
De retour dans l’émission The Voice au Québec
« Au plus près du coeur des gens »