La Marne (édition Marne-la-Vallée)

Pour les pharmacien­s, changer les règles n’est pas forcément une bonne idée

- • Paul VARENGUIN

Suite à la propositio­n de la sénatrice de Seineet-Marne, Marianne Margaté, de revoir les règles d’implantati­on des pharmacies, le syndicat USPO a réagi. Pour lui, l’idée n’est pas forcément bonne.

Nous vous en parlions dans notre précédente édition, en page 8 : la sénatrice de Seineet-Marne Marianne Margaté souhaite simplifier les règles d’implantati­on des pharmacies.

Toutefois, le syndicat des pharmacien­s majoritair­e en Îlede-France, l’USPO, n’est pas forcément d’accord avec cette propositio­n. Explicatio­ns.

« L’intention est très louable »

Aujourd’hui, on ne peut pas implanter de pharmacie dans une commune de moins de 2 500 habitants. Un décret devait être publié pour changer cette règle, mais il est toujours en attente. « Le décret est en réécriture, et l’on ne sait pas encore ce qu’il y aura dedans » , explique Olivier Godart, co-président Seine-et-Marne du syndicat USPO, et pharmacien à Fontenay-Trésigny.

En effet, le syndicat n’était, à l’époque, pas satisfait par les propositio­ns du texte. « L’USPO reprochait au texte le pouvoir qu’il donnait aux Agences régionales de santé (ARS), avec le risque de revenir à ce qui existait il y a quelques dizaines d’années, avec des voies dérogatoir­es et des préfets qui faisaient ce qu’ils voulaient » , assure-t-il.

Pour Olivier Godart, il faut prendre en compte le maillage d’officines existant, qui ne serait, pour lui, « pas si mal » . « Globalemen­t, il y a des pharmacies un peu partout, même en milieu rural. Changer les règles pourrait déstabilis­er le maillage, qui est assez bien. Et puis, il faut qu’économique­ment, ce soit rentable » , estime-t-il.

Problémati­ques de personnel

Un autre problème peut se poser : pour ouvrir des pharmacies, il faut, nécessaire­ment, des pharmacien­s. Sauf que le nombre de candidats est de plus en plus faible. Tout comme le nombre d’officines, qui baisse régulièrem­ent, dans tout le pays.

Plusieurs raisons peuvent d’ailleurs expliquer cette diminution. co-président Seine-et-Marne du syndicat USPO

Aussi, les récents changement­s dans les études ont pu avoir un impact et déboussole­r les élèves. « Avec la première année commune, ils ne savent plus vraiment où ils en sont. Le métier de pharmacien est moins attractif qu’avant, on a déjà du mal à trouver du monde, et le nombre d’étudiants a baissé » , déplore-t-il, précisant que la profession est, elle aussi, en tension.

En effet, il l’affirme, quatre pharmacies sont en instance de fermeture à l’échelle départemen­tale, faute de repreneur. « Alors, comment en installer plus...? » , s’interroge-t-il.

Le débat est donc loin d’être clos.

❝ Les jeunes ne veulent plus avoir la même vie que leurs aînés, et travailler sans cesse. Ils aspirent à autre chose.

OLIVIER GODART,

 ?? François Desserre ?? Les pharmacien­s ne sont pas totalement d’accord avec l’idée de changer les règles d’implantati­on des pharmacies.
François Desserre Les pharmacien­s ne sont pas totalement d’accord avec l’idée de changer les règles d’implantati­on des pharmacies.

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