La Marne (édition Marne-la-Vallée)
Pour les pharmaciens, changer les règles n’est pas forcément une bonne idée
Suite à la proposition de la sénatrice de Seineet-Marne, Marianne Margaté, de revoir les règles d’implantation des pharmacies, le syndicat USPO a réagi. Pour lui, l’idée n’est pas forcément bonne.
Nous vous en parlions dans notre précédente édition, en page 8 : la sénatrice de Seineet-Marne Marianne Margaté souhaite simplifier les règles d’implantation des pharmacies.
Toutefois, le syndicat des pharmaciens majoritaire en Îlede-France, l’USPO, n’est pas forcément d’accord avec cette proposition. Explications.
« L’intention est très louable »
Aujourd’hui, on ne peut pas implanter de pharmacie dans une commune de moins de 2 500 habitants. Un décret devait être publié pour changer cette règle, mais il est toujours en attente. « Le décret est en réécriture, et l’on ne sait pas encore ce qu’il y aura dedans » , explique Olivier Godart, co-président Seine-et-Marne du syndicat USPO, et pharmacien à Fontenay-Trésigny.
En effet, le syndicat n’était, à l’époque, pas satisfait par les propositions du texte. « L’USPO reprochait au texte le pouvoir qu’il donnait aux Agences régionales de santé (ARS), avec le risque de revenir à ce qui existait il y a quelques dizaines d’années, avec des voies dérogatoires et des préfets qui faisaient ce qu’ils voulaient » , assure-t-il.
Pour Olivier Godart, il faut prendre en compte le maillage d’officines existant, qui ne serait, pour lui, « pas si mal » . « Globalement, il y a des pharmacies un peu partout, même en milieu rural. Changer les règles pourrait déstabiliser le maillage, qui est assez bien. Et puis, il faut qu’économiquement, ce soit rentable » , estime-t-il.
Problématiques de personnel
Un autre problème peut se poser : pour ouvrir des pharmacies, il faut, nécessairement, des pharmaciens. Sauf que le nombre de candidats est de plus en plus faible. Tout comme le nombre d’officines, qui baisse régulièrement, dans tout le pays.
Plusieurs raisons peuvent d’ailleurs expliquer cette diminution. co-président Seine-et-Marne du syndicat USPO
Aussi, les récents changements dans les études ont pu avoir un impact et déboussoler les élèves. « Avec la première année commune, ils ne savent plus vraiment où ils en sont. Le métier de pharmacien est moins attractif qu’avant, on a déjà du mal à trouver du monde, et le nombre d’étudiants a baissé » , déplore-t-il, précisant que la profession est, elle aussi, en tension.
En effet, il l’affirme, quatre pharmacies sont en instance de fermeture à l’échelle départementale, faute de repreneur. « Alors, comment en installer plus...? » , s’interroge-t-il.
Le débat est donc loin d’être clos.
❝ Les jeunes ne veulent plus avoir la même vie que leurs aînés, et travailler sans cesse. Ils aspirent à autre chose.
OLIVIER GODART,