Les élus réclament la démission du président
Le président du Pays fertois a décidé de redistribuer les délégations de ses vice-présidents qui sont en opposition avec lui sur le dossier de la fusion. Face à lui, une majorité d’élus, qui demandent sa démission.
Le Pays fertois vit des heures tourmentées. Au début, il y avait une confrontation sur un point précis : celui de la fusion avec une autre intercommunalité. Désormais, la désunion congestionne tout le fonctionnement de la collectivité.
Il y a trois semaines, Ugo Pezzetta, alors premier viceprésident en charge de l’aménagement du territoire notamment, avait fait passer de justesse un nouveau point à l’ordre du jour du conseil communautaire : l’autorisation de réaliser une étude plus poussée vers un mariage avec Coulommiers. Il justifiait cette orientation par la volonté de 13 maires d’aller dans ce sens après l’avortement de la fusion avec le Pays de l’Ourcq. Gérard Geist, président de l’intercommunalité, y voit un « passage en force » et parle alors de
« calculs politiciens ». Mais, à l’issue du scrutin, il admet qu’il va devoir accepter la délibération validée par la majorité du conseil.
Coup de théâtre
Quelques jours après ce fameux conseil du 15 juin, coup de théâtre : le Président annonce qu’il se dirige vers un remaniement au sein de son bureau. Puis tout s’enchaîne, rapidement. Le 27 juin, à l’occasion d’une réunion avec le souspréfet, il modifie les délégations de deux de ses vice-présidents. Pierre-Emmanuel Begny, maire de Saâcy, perd sa compétence Transport au sein du Pays fertois.
Il lui reste désormais la Culture. S’il refuse de trop en montrer, il admet que « ça fait deux ans que je bosse sur des projets de pôles gare, à Saâcy mais aussi à Changis, à La Ferté… La manière n’est pas appropriée. Il n’y a pas eu de concertation, je n’étais même pas présent le jour où Gérard Geist a annoncé que je perdais cette délégation », dénonce le jeune maire.
La méthode, c’est justement ce qui avait incité Gérard Geist à revoir l’organisation de son bureau. Et, méthodique, le président a décidé d’attribuer les Transports à Ugo Pezzetta, maire de La Ferté, tout en lui retirant l’Aménagement du territoire. Ce dernier « ne peut pas cautionner la méthode qui consiste à se voir retirer sa compétence car on n’est pas d’accord ». Il a donc décidé de quitter l’assemblée après avoir été mis au courant.
Pezzetta et Begny sanctionnés ?
Pour Gérard Geist, pourtant, cette réorganisation se veut « logique : Ugo Pezzetta travaille sur les Transports au Département, et puis il
est maire de la plus grosse commune du territoire, où la question de la gare est des plus importantes. » La volonté affichée d’Ugo Pezzetta de se rapprocher de Coulommiers plutôt que d’une autre intercommunalité n’est pas non plus pour plaire au maire de SainteAulde, qui souhaite davantage d’ouverture dans les études. Gérard Geist reprend alors à son compte cette compétence qui lui est chère, à lui qui croit fort dans le slogan « l’union fait la force ».
Mais l’homme est aussi historien de formation. Il a initié, sur le Pays fertois, un cycle de conférences sur Louis XVI. Comme ce dernier, il veut faire passer une réforme à tout prix : celle de l’agrandissement du territoire fertois. « C’est un dossier tellement important que seul le président, qui incarne l’instance, est légitime pour le porter. » Quitte à reprendre ce qu’il avait délégué, il y a un peu plus de deux ans.
La méthode en question