La Marne (édition Meaux)

Police : le malaise est profond

Une nouvelle manifestat­ion en Seine-et-Marne

- Gurvan Abjean

250 policiers seine-et-marnais ont manifesté, lundi, après la tentative d’homicide sur l’une de leurs collègues. Deux policiers témoignent.

Le mouvement dure depuis trois semaines et ne semble pas s’essouffler. Les policiers continuent de faire entendre leur colère un peu partout en France depuis l’attaque aux cocktails Molotov dont ont été victimes deux de leurs collègues dans l’Essonne, début octobre.

La Seine-et-Marne ne fait pas exception. Lundi 7 novembre, à 22 heures, ils étaient près de 250 devant le siège de la Direction départemen­tale de la sécurité publique (DDSP), à Melun, soutenus également par des pompiers et des policiers municipaux. Le 20 octobre, ils étaient déjà 400.

Entre-temps, jeudi 3 novembre, l’une des leurs a été percutée volontaire­ment à Saint-Pierre-lès-Nemours alors qu’elle tentait d’intercepte­r une voiture volée (voir encadré). Grièvement blessée, elle a été hospitalis­ée au Kremlin-Bicêtre. Une agression de plus qui a renforcé encore davantage un mouvement non syndiqué et spontané.

Le malaise est donc profond et le contexte politique, à quelques mois de l’élection présidenti­elle, pousse les fonctionna­ires à se mobiliser. À la sortie du second débat de la primaire de la droite et du centre, plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs interpellé les candidats demandant l’organisati­on d’un « Grenelle de la sécurité ».

Le nombre de policiers blessés en hausse

Quelques jours après l’agression survenue dans l’Essonne, La Direction générale de la police nationale (DGPN) a communiqué les premiers chiffres de 2016 s’agissant des policiers blessés dans l’exercice de leur fonction. Sur les six premiers mois de l’année, 6 753 cas ont été recensés ce qui représente une augmentati­on de 14 % par rapport à la même période en 2015. Et sur ces 6 753 policiers blessés, près de la moitié ont été victimes d’agressions au cours d’une interventi­on.

Mais les revendicat­ions des manifestan­ts ne se limitent pas à leur sécurité. Revalorisa­tion salariale, réforme des textes sur la légitime défense, réaménagem­ent des horaires, réponse judiciaire plus ferme envers les délinquant­s : ils attendent une réaction du gouverneme­nt. Et les mesures proposées jusqu’à présent ne leur suffisent pas.

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 ??  ?? Près de 250 policiers se sont rassemblés devant le siège de la Direction départemen­tale de la sécurité publique (DDSP), à Melun, lundi 7 novembre. Ils ont exprimé leur colère après les agressions qui ont fait plusieurs blessés parmi leurs collègues.
Près de 250 policiers se sont rassemblés devant le siège de la Direction départemen­tale de la sécurité publique (DDSP), à Melun, lundi 7 novembre. Ils ont exprimé leur colère après les agressions qui ont fait plusieurs blessés parmi leurs collègues.

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