Les habitants inquiets
Site de traitement des déchets du BTP à Villenoy
Une pétition circule contre le futur centre de tri et de stockage de déchets dangereux. Une réunion publique se tient ce mercredi soir.
Une plateforme de valorisation des terres issues des chantiers du BTP pour les uns. Une décharge de déchets dangereux pour les autres. Le projet Terzéo porté par les groupes Clamens et Cosson sur le site de l’ancienne sucrerie ne fait pas l’unanimité. Loin de là. Depuis le lancement de l’enquête publique il y a quelques semaines, la fronde s’organise dans les nombreuses communes directement touchées par ce projet. À commencer par Villenoy qui accueillera la partie la plus sensible de cette plateforme : une zone de stockage de terres polluées.
Pas de classement Seveso
Une réunion publique se tiendra ainsi ce mercredi soir à Chauconin-Neufmontiers. Le titre du tract distribué par le Parti communiste à cette occasion est sans équivoque : « Non à la décharge ».
Patrick Jardinier, conseiller municipal de la majorité, habite dans la rue de Lagny, à quelques centaines de mètres du site. Il est à l’origine de la création d’un collectif. Il a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 400 signatures uniquement à Villenoy. « Le dossier prévoit l’aménagement d’un dôme de 12,80 mètres de haut pour enfouir les terres polluées. Il y aura certainement des hydrocarbures. Terzéo a été autorisée à traiter 40 000 tonnes de déchets dangereux par an. C’est énorme. »
Amaury Cudeville, président de Terzéo, juge cette inquiétude « normale » : « Tous les projets industriels inquiètent. C’est pourquoi nous communiquons auprès des habitants avec un maximum de pédagogie. C’est un projet innovant dont nous sommes très fiers. Les 3/4 des terres qui rentrent sur le site sont recyclés en granulat qui sera à nouveau utilisé sur des chantiers. C’est une économie circulaire. » Selon lui, l’installation de stockage de l’argile résiduelle polluée est « la plus sûre qui existe ». « Si le site avait vraiment été dangereux, nous aurions été classés Seveso. Or, ce n’est pas le cas », assènet-il. L’agglo reste prudente sur ce projet : « Il ne faut pas avoir une approche idéologique ou manichéenne. Le recyclage et la réutilisation des matériaux sont un sujet majeur pour l’avenir de notre région et l’amélioration de l’environnement. Cela peut devenir une filière novatrice, créatrice emplois non délocalisables. Cependant, ce projet fait naître de potentiels problèmes. Il crée un problème majeur de circulation de camions aux abords de villenoy. »
Terzéo organise trois présentations du projet ouvertes à tous. La première mercredi 30 novembre, de 14 h à 19 h, devant le crucifix, à l’entrée du site. Un rendez-vous qui risque d’attirer beaucoup d’habitants.