Une association d’aide aux détenus musulmans dissoute
Jugée trop proche de l’Islam radical, l’association Sanâbil, basée à Noisiel, était dans le viseur du ministère de l’Intérieur depuis plusieurs mois. Le nom de l’association apparaît dans de nombreux dossiers d’attentats terroristes comme ceux de Paris et du stade de France.
Appel à la haine ou à la violence
Mercredi 23 novembre, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a finalement annoncé la dissolution de cette association d’aide aux détenus musulmans. La décision a été actée en Conseil des Ministres.
Stéphane Le Foll, le porteparole du gouvernement, a justifié cette décision en expliquant que Sanâbil fait partie des associations qui « appellent à la haine ou à la violence, ou qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes ».
Des pique-niques suspects
Le journal 20 minutes précise que « les publications sur internet de l’association manifestent de la sympathie envers certains individus en lien avec la mouvance terroriste la plus radicale ». Amedy Coulibaly, l’auteur de la prise d’otages de l’Hyper Cacher, a participé à un pique-nique organisé par Sanâbil, dans le parc du Segrais, à Lognes. Selon nos informations, plusieurs musulmans, fréquentant la mosquée de Lagny, perquisitionnée mercredi 2 décembre 2015, se rendaient également à ces piqueniques.
Autre fait similaire avec ce lieu de culte, le gouvernement soupçonne plusieurs anciens dirigeants et membres de l’association d’avoir rejoint la zone de combat irako-syrienne. C’est exactement ce même argument qui avait été avancé lors de la fermeture de la mosquée de Lagny.
L’association Sanâbil avait vu également ses avoirs gelés. Son président, Antho BolambaDigbo, est assigné à résidence depuis un an. Ce dernier a réagi auprès de l’AFP. « On va utiliser tous les moyens légaux possibles afin de contester cette décision injuste. »
Une semaine après sa dissolution, le site de l’association est encore en ligne. Sa page Facebook a, elle, été supprimée. F.M.