La Marne (édition Meaux)

Deux agriculteu­rs BIOTECHNOL­OGIE. produisent le gaz que vous consommez

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Depuis juillet dernier, les abonnés au gaz naturel du Pays de Meaux consomment, souvent sans le savoir, du biogaz produit par des agriculteu­rs locaux, Étienne Proffit et Raphaël Dujardin, et injecté par GRDF dans la boucle du réseau de distributi­on de Meaux.

Mardi 22 novembre, l’agence régionale de l’environnem­ent et des nouvelles énergies (ARENE) avait convié une trentaine d’élus de la région Ile-de-France à une visite de ces installati­ons, à Chauconin-Neufmontie­rs.

3,6 millions d’euros investis

« Nous avons créé la SAS Biogaz Meaux dans un souci de diversifie­r nos activités dans un milieu agricole de plus en plus difficile, précise Étienne Proffit. Nous avons ainsi réservé une emprise de deux hectares sur nos terres pour édifier cette unité qui produit du méthane à partir de cultures intermédia­ires à valorisati­on énergétiqu­e (CIVE), cultivées entre la récolte d’une saison et le semis de la suivante quand la terre était auparavant improducti­ve. On y ajoute pour moitié des résidus de coopérativ­es agricoles du secteur, comme la pulpe des betteraves, pour constituer les 10 000 tonnes d’intrants annuels nécessaire­s. »

Ils ont investi 3,6 millions d’euros, avec une aide de 844 000 euros de la Région Ilede-France, pour un retour sur investisse­ment estimé à huit ans.

Une énergie propre et renouvelab­le

Le processus se déroule en quatre phases. Les intrants sont chauffés à 40 degrés et brassés pendant 120 jours dans une enceinte étanche, le digesteur, où des bactéries produisent un gaz composé à 50 % de méthane et laissent un résidu fertilisan­t, le digestat, qui sera utilisé comme engrais. Ce gaz est ensuite séché et épuré pour obtenir un gaz contenant plus de 97 % de méthane, conforme aux spécificat­ions de GRDF qui va l’odoriser et l’injecter dans son réseau.

Tout est produit et utilisé dans un rayon de quelques kilomètres et tout le monde y gagne : l’agriculteu­r, GRDF et la planète… sans oublier la balance commercial­e.

« C’est aujourd’hui quasiment la seule énergie renouvelab­le qu’on sait produire en continu, jour et nuit, été comme hiver, assure Romain Rannou, du Cabinet Artaim, spécialisé dans la production de bio-méthane d’origine agricole, qui a accompagné Étienne et Raphaël dans leur projet. Nous avons un gros retard à combler. Il y a aujourd’hui plus de 8 000 unités de méthanisat­ion en Allemagne. En France, nous n’atteignons pas la centaine… »

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