Vifs échanges TRAVAUX EN CENTRE-VILLE. à la réunion des commerçants
Sébastien Chimot a allumé une mèche qui se consume peu à peu. Mercredi 23 novembre, l’association de commerçants Acacia a organisé une réunion au cours de laquelle le planning des futurs travaux en centre-ville a monopolisé une grande partie des débats.
Par un courrier daté du 16 novembre, le chef de file de l’opposition créçoise avait demandé à la mairie de ne pas lancer de travaux dans le centre avant 2018. Une requête motivée par « les conséquences néfastes » des travaux menés sur le parking du Champ de foire et l’avenue de Villiers cette année, sans oublier les inondations. Pourtant, la mairie entend bien démarrer la première phase du chantier dit du « Parcours des places » en avril.
« Rien n’est figé »
Un désaccord sur le fond mis au jour lors de la réunion. « Nous envisageons de débuter la première phase du Parcours des places, depuis le parking jusqu’à la mairie et la rue Altmann », introduit Bernard Carouge. D’après l’appel d’offres lancé par la municipalité, les travaux doivent théoriquement durer du mois d’avril jusqu’à septembre. Mais l’édile, qui n’a pas chiffré avec exactitude le montant des travaux, assure que « rien n’est figé ». « C’est faux ! », rétorque Sébastien Chimot. « Il ne faut pas mentir aux gens. Quand on lance un appel d’offres, le projet est normalement bouclé et réfléchi. Vous avez choisi les dates d’intervention et la nature des travaux. » En outre, pour l’opposition, le souhait de la municipalité de lancer ces travaux se traduit par une volonté de « montrer un bilan en 2020 en vue des élections ».
Les commerçants partagés
Le ton monte entre les commerçants et les élus. Devant les échanges acerbes, des commerçants quittent la salle de justice. « C’est un langage de sourds… », souffle l’un d’eux.
Si des commerçants soutiennent la démarche municipale, telle que Cécile Rodrigue (General Store), d’autres sont nettement plus nuancés et veulent une année supplémentaire pour souffler. Thierry Le Briand (La Cervoise), qui aurait perdu 100 000 euros de chiffres d’affaires cette année, s’interroge : « Je fais quoi de mes huit salariés et de mes crédits à payer à la fin du mois ? On ne pourra pas survivre tel que vous (en s’adressant à Bernard Carouge) avez prévu les travaux dans l’appel d’offres ». Conscient des perturbations que pourraient engendrer les travaux sur l’activité commerciale du centre-bourg, Bernard Carouge, « pas fermé, ni obtus », propose que le planning fasse l’objet d’une nouvelle réunion en janvier. Une proposition acceptée par les commerçants.
Finalement, ceux-ci contestent avant tout la date des travaux et non leur nature. Cependant, la mairie a légèrement revu sa copie : si la rue Altmann sera piétonne et que le stationnement sera supprimé dans la rue Serret, elle étudie la possibilité d’ajouter plus de stationnement sur la place du marché par rapport au projet initial, voire de construire un nouveau parking près du centre-ville.
Thomas Baron