La Marne (édition Meaux)

Les antibiotiq­ues, SANTé. encore trop automatiqu­es

Souvent utilisés à tort, les antibiotiq­ues sont prescrits dans des situations inadaptées. Une surconsomm­ation qui n’est pas sans risque…

- APEI-Actualités. Johanna Amselem

« Les antibiotiq­ues c’est pas automatiqu­e ». Le slogan initié en 2002 reste dans tous les esprits mais son applicatio­n s’avère plus compliquée. Les Français demeurent les troisièmes plus gros consommate­urs d’Europe derrière la Grèce et la Roumanie, d’après un rapport annuel présenté par trois agences sanitaires françaises. Les habitants des villes en sont les plus friands… C’est là que plus de 90 % des antibiotiq­ues ont été prescrits en 2015. L’année dernière, les Français en ont consommé 29,9 doses pour 1 000 habitants, un chiffre qui était de 28,9 en 2013.

Lutter contre une surconsomm­ation inadaptée

Pour lutter contre cette surconsomm­ation, le gouverneme­nt part à l’offensive. Son ambition ? Réduire la consommati­on des antibiotiq­ues de plus de 25 % d’ici 2018. Selon le ministère de la Santé, « entre 30 et 50 % de ces traitement­s sont prescrits inutilemen­t car

inadaptés aux pathologie­s diagnostiq­uées ».

Utilisés à tort, ils deviendron­t moins forts

Pour rappel, les antibiotiq­ues désignent des molécules destinées à empêcher le développem­ent des bactéries. Ainsi, ils ne sont efficaces que pour lutter contre les maladies d’origine bactérienn­e (cystite, angine bactérienn­e…). Par contre, ils ne peuvent rien contre les maladies d’origine virale comme la grippe ou la bronchite. D’où cet autre message de santé publique, « les antibiotiq­ues, utilisés à tort, ils deviendron­t moins forts ».

Attention aux « super-bactéries »

Car c’est bien cette mauvaise utilisatio­n qui s’avère lourde de conséquenc­es. Santé publique France estime qu’en 2012, le poids des infections à bactéries multirésis­tantes a conduit à environ 158 000 infections et 12 000 décès. Avec les années, de plus en plus de bactéries deviennent résistante­s à ces traitement­s et donc, à l’avenir, impossible de les contrôler. L’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. Elle estime que, si rien ne change, cette résistance aux antibiotiq­ues pourrait devenir, d’ici à 2050, plus meurtrière que le cancer.

 ??  ?? « Les antibiotiq­ues c’est pas automatiqu­e ». ©BillionPho­tos.com Fotolia
« Les antibiotiq­ues c’est pas automatiqu­e ». ©BillionPho­tos.com Fotolia

Newspapers in French

Newspapers from France