Bloctel La colère de l’UFC contre
Qui n’a jamais reçu des coups de fil intempestifs de personnes qui veulent vous vendre des panneaux photovoltaïques ou une meilleure complémentaire santé ? On croyait le problème résolu avec le lancement de Bloctel, le service d’opposition au démarchage téléphonique, il y a maintenant huit mois. Mais l’UFC Que Choisir de Coulommiers et sa région explique que « l’immense majorité des consommateurs s’y étant inscrits constatent que le nombre d’appels reçus dans le cadre d’un démarchage n’a pas ou que trop peu baissé (82 %). »
« Un échec dû à la faiblesse des sanctions »
Denis Désaulnoix, responsable de la communication de l’UFC Que Choisir de Coulommiers et sa région, explique : « Cet échec de Bloctel est à mettre en relation avec la faiblesse des sanctions. Ainsi, en décembre 2016, 330 000 réclamations portées à la connaissance de Bloctel n’avaient abouti qu’à deux sanctions administratives contre des professionnels. Ces sanctions doivent par ailleurs être portées à des montants suffisamment élevés pour contraindre les professionnels. En effet, la législation actuelle plafonne les sanctions à 75 000 € et n’incite pas les démarcheurs à respecter le choix des consommateurs. »
L’association de consommateurs, au vu de ce constat, ne pouvait rester sans réagir. Denis Désaulnoix détaille donc cette réaction : « Soucieuse d’encadrer plus strictement le démarchage téléphonique, l’UFC-Que Choisir de Coulommiers et sa région invite les consommateurs à signer massivement une pétition pour dire stop au harcèlement (www.change.org/demarchagetelephonique). Par ailleurs, elle saisit la DGCCRF et l’ARCEP pour appeler respectivement à une multiplication des contrôles et des sanctions, et à un examen des possibilités techniques empêchant les démarcheurs téléphoniques de s’imposer aux consommateurs. »
Quatre fois par semaine
Une démarche qui rencontrera certainement un vif succès tant l’exaspération est grande… « En moyenne, souligne encore l’enquête de l’UFC, chaque foyer est démarché téléphoniquement quatre fois par semaine, 47 % indiquant l’être presque tous les jours. Les premières « victimes » sont les personnes de plus de 65 ans puisque, pour elles, la moyenne grimpe à 4,4 appels/semaine, particulièrement à l’heure du déjeuner. 75 % déclarent d’ailleurs que les sollicitations sont plus nombreuses qu’il y a 10 ans. »
Jean-Michel Rochet