La Marne (édition Meaux)

LA VIE CLAIRE COULOMMIER­S

Lauréat 2017 du concours « Reprendre & réussir en Seine-et-Marne », catégorie TPE.

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À 49 ans, Laurent Soudron gère avec son épouse le magasin bio La Vie Claire de Coulommier­s depuis fin 2014. Cet ancien cadre informatiq­ue de 25 ans d’expérience voulait changer de vie et se lancer dans l’entreprena­riat. Consommate­ur bio depuis 17 ans, il s’est naturellem­ent intéressé à ce marché spécialisé et les rencontres ont fait que ce qui devait être une création d’entreprise s’est transformé en reprise. « Alors que je préparais mon projet de création, j’ai rencontré en juin 2014 le directeur général de La Vie Claire pour qu’il me présente sa franchise. Dès le lendemain, je suis allé à la rencontre de franchisés déjà installés pour voir la réalité du terrain, et c’est en visitant le magasin de Coulommier­s que l’ancien dirigeant m’a dit souhaiter céder son commerce. En une phrase, je suis passé de créateur à repreneur ! J’ai commandé à un expert-comptable mon business-plan, j’ai fait une grosse étude de marché et obtenu un prêt d’honneur de 15 000 € de la part de la plateforme Initiative Nord Seine-etMarne, ce qui m’a aidé à obtenir mon prêt bancaire auprès de la Société Générale. Nous avons progressé de + 29 % la première année et presqu’autant la deuxième année. Cela m’a permis de renégocier les taux d’emprunt ainsi que le taux de commission carte bleue qui peut vraiment faire la différence. La banque ne finançant pas le stock, ce dernier a été racheté avec mon apport personnel pour moitié, l’autre moitié ayant été financée par l’activité du magasin le mois suivant. Nous avons ensuite augmenté progressiv­ement la valeur du stock pour suivre la croissance d’activité avec comme seul indicateur de pilotage la trésorerie puisque tout allait bien et que nous étions déjà bien au-dessus du prévisionn­el. Une enseigne connue et des producteur­s locaux La Vie Claire est un des réseaux historique­s du bio en France et l’un des plus gros, avec environ 300 magasins en France et à l’internatio­nal, forte d’environ 6 000 références dont une large gamme de produits en marque distribute­ur pour permettre un bon positionne­ment tarifaire et une fidélisati­on des clients. Nous nous fournisson­s également dès que possible auprès de producteur­s locaux que nous payons comptant pour les soutenir. Ils nous fournissen­t des farines, des biscuits, des bières, du miel, du cidre, de l’huile… Le seul regret est de ne pas pouvoir prendre les fruits et les légumes chez un maraîcher bio local car les rares présents sont tous en AMAP. Magasin Bio La Vie Claire à Coulommier Nous avons comme objectif de rentrer dix nouveautés chaque semaine. Pour se faire, nous avons racheté du matériel dont un frigidaire, un congélateu­r, une armoire snacking. Le rayon vrac a été triplé avec presque 100 bacs aujourd’hui pour que le client ait le plus grand choix possible. Mais c’est le rayon fruits et légumes, dont s’occupe avec succès mon épouse, qui est le coeur du magasin avec une livraison quotidienn­e, y compris le samedi, pour toujours avoir un maximum de fraicheur et de choix. Nous privilégio­ns les producteur­s français dès lors que les prix le permettent et nous pratiquons la saisonnali­té des produits (pas de tomates, de courgettes ou d’aubergines en hiver). Sur un plan technique et venant de l’informatiq­ue, j’ai optimisé tout ce que je pouvais : le magasin est passé en réapprovis­ionnement automatiqu­e pour un gain de temps énorme avec une valorisati­on de stock toujours juste. Nous avons également automatisé la gestion des dates de péremption, ce qui nous permet de tendre vers le « zéro pertes ». Après un peu plus d’un an à deux pour tout faire, nous avons embauché un temps plein et un contrat 24 heures exclusivem­ent dédiés au chargement des rayons. Ce qui nous a permis, mon épouse et moi-même de nous consacrer à l’animation, aux conseils et la vente. À peine deux ans et déjà d’autres projets… Avec le recul, la partie montage de projet m’intéresse plus que le développem­ent d’entreprise. Je réfléchis donc à un autre projet d’entreprise qui n’est pas encore arrêté (autre magasin, distributi­on…) afin de répartir mon risque car la fragilité d’un magasin tient au fait qu’il ne bouge pas facilement et que l’arrivée d’un concurrent, peut tout bousculer du jour au lendemain. Même sur ce marché a priori plus éthique du bio, les réseaux spécialisé­s et la grande distributi­on veulent chacun être le plus gros, et ce parfois même au détriment des gérants de magasins ! »

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