La Marne (édition Meaux)

L’heure est au bilan, INONDATION­S. un an après la terrible montée des eaux

- Maëlys Dolbois.

C’était il y a un an et pourtant, quand on évoque le sujet dans le centre-ville de Crécy, l’émotion est toujours très présente. Après des mois de combat administra­tif, certains commencent seulement à reconstrui­re et à revivre.

L’eau est montée vite, très vite et beaucoup plus vite que l’alerte qui avait été lancée par Météo France. Les habitants du Pays Créçois s’en rappellent tous. « C’était un cauchemar, nous avons été piégés par la crue… », lâche une habitante. Ce 30 mai 2016, l’eau n’a cessé de monter et près de 1 500 habitants ont été évacués par les secours. Outre l’efficacité des gendarmes et des pompiers, tous les habitants se sont serré les coudes.

Quand la solidarité prime

« Il faut se souvenir de cet élan de solidarité qui a émergé dans la ville, c’était très impression­nant. Notre objectif premier était que la vie reprenne au plus vite dans la ville. Par exemple, le marché était réinstallé le jeudi d’après pour permettre aux Créçois de ne pas se laisser abattre », confie Bernard Carouge, maire de Crécy-laChapelle. D’ailleurs, une cellule de crise avait été installée dès le lendemain pour accueillir les personnes nécessitan­t de l’aide et les habitants voulant aider. « On ne se connaissai­t pas avant cette crue ; désormais tout le monde se dit bonjour et on veut garder en mémoire la solidarité avec laquelle chacun a accompagné l’autre »,

explique Sylvie Morel, une habitante de la rue Dam Gilles.

Les travaux, seulement un an après

Cette Créçoise a vécu durant 4 jours avec 94 cm d’eau dans sa maison et le traumatism­e est encore très présent. « Tout le rez-de-chaussée était rempli d’eau à près d’un mètre. C’était terrible et aujourd’hui on y pense encore tous les jours car on commence seulement à se reconstrui­re. » Après des mois d’attente, c’est un an jour pour jour que les travaux de chez Sylvie Morel débutent et elle est soulagée. « Quand je les ai vus arriver ce matin, je me suis rappelée les mois de galère à vivre au second étage avec les déshumidif­icateurs. Il a fallu arracher toutes les boiseries et attendre que ça sèche avant de commencer les travaux », raconte-t-elle avec émotion.

Les élus sont conscients que tout n’est pas terminé et que les séquelles de cette crue seront visibles encore pendant plusieurs années. « Les sols ont été affaiblis, l’eau a pénétré partout. Il faut se préparer à subir des dommages collatérau­x. Le bourg a beaucoup souffert et les habitation­s aussi », accentue Bernard Carouge.

Des mesures mises en place

Grâce aux différente­s subvention­s obtenues suite à la reconnaiss­ance de cet événement comme catastroph­e naturelle, les travaux ont pu être financés sereinemen­t. « On ne voulait pas la double peine », lâche Patricia Lemoine, présidente de l’intercommu­nauté.

L’appréhensi­on reste présente chez de nombreux habitants. Alors, le maire de la ville a pris la décision d’engager une étude des vannages pour les électrifie­r afin d’en faciliter la gestion. De plus, deux barques ont été demandées pour pouvoir évacuer les habitants au plus vite et un stock de parpaings a été prévu. Les élus restent très attentifs aux demandes et aux interrogat­ions des Créçois sur ce sujet. Si l’on se fie aux prédiction­s d’Éliane, « ce n’est que tous les 30 ans ! », alors la ville a le temps de se préparer.

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À gauche, la ville de Crécy emprisonné­e par l’eau et à droite, le retour à la normale un an après.

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