La Marne (édition Meaux)

6 500 gladiateur­s pataugent JABLINES. dans le bonheur

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La Spartan Race est une épreuve qui aime Jablines-Annet vraiment à la… « base » de ce succès.

« Je crois que l’on arrive car cela sent la merguez » glisse, amusé mais exténué, un p’tit gars du 77 maculé de boue. Son suivant, un Suédois, sort une rangée de dents qui tranchent avec un blanc d’un autre âge qui a même viré au marron foncé. La Spartan Race est revenue à l’Île de Loisirs de JablinesAn­net mais sur une journée seulement. Résultat 6 500 coureurs un peu fous mais totalement impliqués dans ce délire qui sent le feu, l’eau, la gadoue… Pas facile de venir à bout de ces parcours délicats, taillés pour des aventurier­s qui ont délaissé le temps d’un week-end leur tenue de banquier, de prof, de mannequin…

Que faut-il pour venir se traîner dans la boue puis se laver à grande eau ensuite avec un jet d’eau dont le débit ressemble à une pompe à essence presque à sec ? Il faut de l’insoucianc­e mais surtout l’envie de retomber en enfance, de se salir sans être grondé par maman ou sa copine et en collant un gros smack qui ventouse à l’arrivée à la bellemère qui pince les lèvres d’une répulsion en fin de compte joyeuse et admirative.

« Trop bien »

C’est spartiate et bon enfant, c’est solide comme un casse-croûte qui date. Une sorte de plongée dans un monde militaire en rampant, en crapahutan­t qui se solde (mais en payant toutefois le prix fort) par des bières partagées et des discussion­s qui vont s’embellir au fil des mois et des années. Les petits enfants n’ont pas fini dans des décennies d’entendre parler de ce bain de boue qui aura réveillé un esprit trop rangé dans les cases d’une vie idéalement cloisonnée.

En regardant son futur terrain de jeu, le gros « Paulo » se délecte d’avance : « On va se niquer les doigts » et ajoute, un brin malicieux : « trop bien ! » Même dans ces jeux du cirque, les gladiateur­s ont de l’esprit. Et c’est très bien comme ça.

Pascal Pioppi

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