La Marne (édition Meaux)

ANNET-SUR-MARNE. « C’est un complot des enfants pour me faire tomber dans un piège »

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Une mère a porté plainte contre un de ses fils pour l’avoir insultée et frappée. Mais, une fois au tribunal, elle s’est retractée.

Depuis plusieurs années, Marie-Thérèse, 88 ans, a invité successive­ment ses deux fils à vivre à ses côtés, dans leur maison d’Annet-sur-Marne. Paul, l’aîné, s’est chargé de l’entretien et de la réfection sans aucune aide de son cadet : « Depuis 33 ans, je fais les travaux seul. » Aussi, quand elle a annoncé sa décision de vendre pour s’installer dans une maison de retraite, Paul a mal réagi. Il a d’abord renâclé avant de s’opposer à la vente : « Que mon frère Roland ait une part sur la maison, c’est niet ! ».

À partir de ce moment-là, une tension supplément­aire s’est instaurée. Lundi 18 décembre, Marie-Thérèse s’est présentée à la gendarmeri­e pour déposer plainte contre Paul. À l’occasion de deux auditions, elle a porté et renouvelé des accusation­s graves. Elle a déclaré avoir subi des violences récentes : « Il m’a pris par les bras et m’a serrée, il m’a fait mal ! », et aussi un harcèlemen­t régulier depuis dix ans, au gré de son alcoolisat­ion : « Il me rabaisse, me dénigre, m’insulte, me traite de minable. »

Paul a été interpellé le jour-même et soumis à l’éthylomètr­e qui s’est avéré négatif. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdicti­on de paraître au domicile et de prendre contact avec sa maman. Cinq jours plus tard, il était incarcéré pour non-respect de ses obligation­s.

Poursuivi par le Parquet, Paul a été convoqué à l’audience, mardi 23 janvier, mais n’a pu être extrait de la prison de Meaux-Chauconin en raison du conflit social touchant de nombreux centres pénitentia­ires. Une instructio­n par visioconfé­rence a été organisée pour éviter le renvoi de l’affaire.

Sitôt le résumé des procès-verbaux terminé, Paul a sans surprise contesté les déclaratio­ns de sa mère : « Je n’oserais pas dire qu’elle ment, elle affabule ! ». Mais quand la présidente a donné la parole à Marie-Thérèse, la victime s’est rétractée en portant de nouvelles accusation­s : « Je retire ma plainte. C’est un complot des enfants pour me faire tomber dans un piège et pour nuire à Paul. Ils sont tous un peu jaloux de Paul. Il ne m’a jamais touchée. C’est une histoire de gros sous. »

Dans le doute, les juges ont relaxé Paul pour les violences mais ont retenu le harcèlemen­t. Ils lui ont infligé quatre mois de prison avec sursis – mise à l’épreuve assortie d’une obligation de se soigner pour l’alcool et de résider chez son fils à Paris, d’une interdicti­on de paraître au domicile. Par webcam interposée, Paul a appris sa libération le soir même quand l’informatio­n a été donnée en direct au surveillan­t.

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