La Corée en forme olympique
C’est parti ! Jusqu’au 25 février, les JO d’hiver de Pyeongchang s’affichent comme un symbole de rapprochement entre les deux Corées et font briller les sports de neige, de glace et de glisse. La France vise 20 médailles. Ça ne date pas d’hier : politique rime avec Jeux olympiques. S’il n’en fallait qu’une preuve, ce serait deux poings gantés de noir brandis en 1968 à Mexico, sur le podium du 200 m, par les Américains Tommie Smith et John Carlos pour dénoncer la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Cinquante ans plus tard, les olympiades d’hiver à Pyeongchang resteront peutêtre dans l’histoire comme le symbole du rapprochement entre les deux Corées. Lors de la cérémonie d’ouverture, 22 athlètes nord-coréens se sont joints aux 121 sportifs du pays organisateur, la Corée du Sud, pour un défilé commun. Tous ont revêtu la même tenue blanche avec simplement le mot Corée inscrit dans le dos. Leur drapeau respectif a été remplacé par une bannière représentant la péninsule coréenne en bleu sur fond blanc. Faisant partie de la seule équipe coréenne unie de la compétition, deux hockeyeuses ont porté la flamme vers la vasque olympique, main dans la main. Des gestes qui en disent long sur la volonté de relancer le dialogue entre deux nations encore officiellement en conflit car aucun traité de paix n’a été signé suite à l’armistice de 1953. Et qui arrivent après des tensions exacerbées, comme le rappelle Le Monde, « l’année 2017 ayant été marquée par quatre essais de missiles balistiques intercontinentaux et un essai nucléaire par la Corée du Nord, les invectives entre le président américain Donald Trump et le dirigeant Kim Jong-Un, le durcissement des santions économiques envers Pyongyang. » Jusqu’au 25 février, l’esprit olympique soufflera sur Pyeongchang et au-delà, comme le suggère Thomas Bach, président du Comité olympique international (CIO), en s’adressant aux participants : « Ces prochains jours, le monde cherchera de l’inspiration en vous, vous nous encouragerez tous à vivre ensemble dans la paix et l’harmonie, en dépit de toutes nos différences. » Alors le sport exercerat-il son pouvoir unificateur ? Les chances des Bleus Représentant 92 pays, 2 900 athlètes sont en compétition à l’occasion de ces 23e JO d’hiver qui comprendront 102 épreuves dans 15 disciplines de neige, de glace, de glisse. Au programme : biathlon, bobsleigh, combiné nordique, curling, hockey sur glace, luge, patinage artistique, patinage de vitesse, short track, saut à ski, skeleton, ski acrobatique, ski alpin de vitesse ou slalom, ski de fond, surf des neiges. Six nouvelles épreuves sont proposées : surf des neiges big air hommes et femmes, patinage de vitesse départ groupé hommes et femmes, double mixte de curling et ski alpin par équipes. Deux en sortent : les slaloms parallèles en snowboard. La France compte 108 sélectionnés dont 44 femmes. Selon l’Equipe, les Bleus visent 20 médailles en individuel ou par équipe. Tous les espoirs sont permis au portedrapeau Martin Fourcade, déjà double champion olympique de biathlon et qui vise l’or, évidemment. Les meilleures chances françaises reposent aussi sur le ski alpin avec la géantiste Tessa Worley et son homologue, Alexis Pinturault, médaille de bronze à Sotchi il y a quatre ans. L’#espritbleu peut aussi compter sur le fondeur Maurice Manificat, les patineurs doubles champions du monde, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ainsi que sur les biathlètes Anaïs Bescond, Justine Braisaz et Simon Desthieux. Sans oublier les révélations, à l’image de Perrine Laffont qui se joue des bosses dès le premier jour en réussissant le premier score des qualifications. Pyeongchang 2018 s’annonce palpitant malgré l’important décalage horaire. Il est en effet midi en France quand il est 20 heures en Corée. Pour suivre les épreuves en direct sur les chaînes de France Télévisions, il faut donc se lever la nuit, au petit-matin ou être disponible jusqu’en début d’après-midi. Sous forme de résumés ou de journal des jeux, des séances de rattrapage sont néanmoins programmées en soirée à 19h, 20h et 22h.