La Marne (édition Meaux)

Les habitants boudent le tri des biodéchets

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Depuis le 1er janvier, les habitants ne doivent plus jeter leurs restes de repas, épluchures, aliments non consommés dans le bac d’ordures ménagères.

Une obligation instaurée par l’Etat qui peine à se mettre en place dans de nombreux territoire­s, pour la simple raison qu’elle n’est pas contraigna­nte. La seule contrainte est à destinatio­n des collectivi­tés qui doivent fournir une solution de tri à leurs habitants.

La communauté d’agglomérat­ion du Pays de Meaux a donc décidé de développer l’utilisatio­n des bacs à compost individuel­s. Dans les centres-villes, où le compostage individuel n’est pas possible, des abris-bacs destinés à recueillir les biodéchets ou des composteur­s collectifs pour les pieds d’immeuble ont été instaurés.

Après deux mois et demi d’utilisatio­n, le constat est amer : les habitants du Pays de Meaux n’utilisent que très peu ces abris-bacs et ceux qui le font y jettent bien autre chose que la carcasse du poulet du dimanche.

« Nous avons installé quinze abri-bacs dans Meaux, principale­ment près des points d’apport volontaire enterrés », commente Dominique Delahaye, vice-président en charge de la gestion des déchets pour le Pays de Meaux. « Mais le tri n’est pas fait correcteme­nt. La qualité des déchets jetés dans les abrisbacs n’est pas correcte. On y trouve des sacs en plastique et même du verre », déplore Maeva Schidlower, directrice du service de la collecte des déchets.

Pourquoi ces errements ? Manque de communicat­ion, dispositif de tri mal adapté... ? Dans un premier temps, le service de la collecte va multiplier les opérations de sensibilis­ation pour rectifier le tir et donc le tri, en organisant notamment des animations, des jeux, des campagnes de communicat­ion décalées.

Quant aux composteur­s individuel­s, le Pays de Meaux a décidé là aussi d’accentuer son action en distribuan­t gratuiteme­nt, cette année, 3 000 composteur­s. A titre de comparaiso­n, depuis que l’agglomérat­ion offre ces composteur­s, 3 606 ont été distribués ces dernières années. Chaque résidant en pavillon qui n’a jamais été doté d’un composteur peut donc prétendre à en recevoir un exemplaire. Il suffit de prendre rendez-vous sur le site du service de la collecte des déchets du Pays de Meaux, « une petite formation est même assurée sur place », précise Dominique Delahaye.

« Il faut que les habitants prennent conscience que la gestion des déchets va devenir de plus en plus chère et qu’en maximisant le tri, ils limitent la hausse de la taxe », poursuit le vice-président qui souligne par exemple que la collecte, le traitement et la distributi­on des sacs à déchets verts coûtent, chaque année à l’interco, un million d’euros, pour un service qui ne fonctionne que d’avril à novembre.

■ La collecte des déchets verts va reprendre pour toutes les communes du Pays de Meaux durant la première semaine d’avril

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