LE BUDGET MUNICIPAL VA AUGMENTER EN 2024
Lors du conseil municipal du 12 mars, la majorité a présenté son débat d’orientation budgétaire pour 2024. Voici les principaux pôles de dépenses à venir pour la commune.
C’est un débat mis en place il y a quelques années, qui vise à discuter, en conseil municipal, du budget pour l’année avant son vote définitif, en avril. Mardi 12 mars, la majorité a fait le bilan de ses dépenses pour 2023 et a présenté son budget prévisionnel pour 2024. Voici les principaux points à retenir.
1. Un budget qui augmente, pas les recettes
Après avoir rappelé le contexte général de l’économie, qui fait acte d’une croissance modérée à cause de l’inflation, la majorité a présenté son budget prévisionnel pour 2024. Sans surprise, le budget va augmenter pour cette année, en raison de l’augmentation des coûts, de la revalorisation salariale, ainsi que des projets de la commune.
Certaines rentrées d’argent restent cependant inchangées d’une année à l’autre, comme la taxe foncière, qui, comme l’année dernière, devrait apporter 18,5 millions d’euros à la commune. La ville va également obtenir diverses recettes grâce à la redevance du marché, aux droits de mutation — qui représentent l’une des plus importantes — ou encore la taxe locale sur la publicité et celle sur l’électricité.
2. Les dépenses de fonctionnement
Les dépenses de fonctionnement sont les plus importantes pour la commune. Pour cette nouvelle année, elles sont budgétées à 27,6 millions d’euros — contre 26,2 en 2023 — avec de grosses dépenses pour les services publics. Près de 2,450 millions d’euros seront alloués aux crèches, au périscolaire, aux centres de loisirs, ou encore à la programmation culturelle. Les dépenses pour le personnel augmentent également. « C’est lié au fait qu’il y a eu une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires et ça se traduit par une augmentation significative de nos dépenses
du personnel », indique Jacques Augustin, adjoint aux finances. Le développement de l’offre avec la police pluricommunale et les heures de service supplémentaires pour les élections et le passage de la flamme olympique — qui aura coûté au total 50 000 euros à Lagny — augmentent, eux aussi, la facture.
Cette année également, de nouvelles embauches sont prévues, passant de 332 agents titulaires à 341. Pour 2024, donc, le budget prévisionnel est estimé à 16 millions d’euros, alors qu’il en a été dépensé 14,1 millions en 2023.
Pour pallier ces dépenses, la ville reçoit tout de même des recettes grâce au paiement des familles pour le périscolaire, mais aussi des compensations de l’Etat. Cette année également, les villes qui participent au projet de police pluricommunale vont rembourser Lagny, instigatrice du projet, à hauteur de 470 000 euros.
3. Les investissements de la commune
« Pour 2024, les prévisions budgétaires sont renforcées sur l’action communale et la réalisation des projets », souligne Jacques Augustin. Ainsi, la section investissement est budgétée à 14,1 millions d’euros. Il en ressort certains projets importants, comme le développement du réseau de vidéoprotection (400 000 euros), le renouvellement du contrat énergétique pour l’éclairage public (485 000 euros), mais aussi des études de réhabilitation pour l’école maternelle Jean Macé et pour l’église Notre-Dame-des-Ardents. Les points de dépenses les plus importants seront les travaux de sobriété énergétique, pour mettre aux normes les bâtiments de la commune (846 000 euros), les travaux de renaturation du Marché au Blé (1,838 million d’euros) et l’achèvement du nouveau terrain de tennis couvert (2,675 millions d’euros).
La ville compte aussi investir dans le cadre de vie, la petite enfance, l’entretien des gymnases et équipements sportifs, mais aussi du patrimoine.
4. La ville poursuit son désendettement
« Comme on prévoit des investissements, on a emprunté et les taux ne sont plus les mêmes », souligne l’adjoint aux finances. Ainsi, la charge financière en intérêts évolue, de 511 000 euros en 2023 à 580 000 euros en 2024. Il souligne toutefois que la ville continue sa politique de désendettement, commencée en 2014. L’an dernier, elle a remboursé 2,3 millions d’euros et en remboursera 2,5 millions cette année. Il reste encore à Lagny 19,3 millions d’euros à rembourser.
5. L’opposition ne vote pas le débat d’orientation budgétaire
Après quelques questions et interventions, le débat d’orientation budgétaire a été voté par la majorité et le groupe Objectif Lagny. Seul le groupe d’opposition, Lagny Ecologique
et Solidaire, a décidé de le refuser. « Un débat d’orientation budgétaire est censé porter un débat, mais là ce n’est pas le cas », indique Vincent Faille, élu du groupe. Celui-ci indique ne pas avoir la même vision que la
majorité pour « ce qui peut être fait avec le budget », et
déplore le manque de réelles innovations écologiques. « On reste, par exemple, sur des travaux de remplacement des points lumineux existants. Nous aurions aimé aller plus loin. On avait proposé de tester dans certains quartiers des plantes luminescentes, pour éviter aux habitants d’être totalement plongés dans l’obscurité avec la mise en place de la trame noire », indique-t-il. Vincent Faille déplore également le manque de cours d’école oasis. Deux autres points dérangent le groupe d’opposition : le premier est la baisse du budget du CCAS, estimé à 250 000 euros pour 2024, alors que la pauvreté ne cesse d’augmenter dans la commune. Le second est l’investissement énorme de la ville dans son complexe de tennis. « On avait voté un terrain à 3,4 millions d’euros, avec des travaux qui devaient se terminer en 2023. Aujourd’hui, le coût total s’élève à 6,35 millions d’euros, et il sera livré avec deux ans de retard », peste-t-il. S’il concède être d’accord avec certains points du budget, il souligne que « mis bout à bout, on ne peut pas voter une orientation budgétaire qui ne correspond pas à notre vision de la ville ».
L’orientation budgétaire ayant été votée, le budget devrait être voté lors du prochain conseil municipal, qui se tiendra le 2 avril prochain.