La Marne (édition Meaux)

QUESTIONS À CHAÏNESSE, BIENTÔT BAPTISÉE

- Propos recueillis par Paul VARENGUIN

Le 30 mars au soir, Chaïnesse, 24 ans et habitante de Seine-et-Marne, fera parti des nombreux jeunes à se faire baptiser. Elle explique ses motivation­s.

Les adultes sont de plus en plus nombreux à choisir de se faire baptiser. Une hausse qui s’observe partout à l’échelle nationale, mais qui est aussi visible en Seine-et-Marne.

Au soir du 30 mars, nombreux seront ceux à recevoir les sacrements et à entrer dans la religion catholique. Parmi eux, il y aura Chaïnesse, habitante du départemen­t.

1. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous faire baptiser ?

Je viens d’une famille déjà catholique, du côté de mon père. Je voyais ma grand-mère prier, mais je n’avais pas eu d’éducation religieuse.

À la naissance de mon neveu, on m’a proposé de devenir sa marraine, et j’avais déjà l’envie de franchir le pas. Je ne l’avais jusqu’alors jamais fait parce que je ne savais pas vraiment comment m’y prendre.

2. Est-ce que ça a plus de sens pour vous de se faire baptiser à l’âge adulte ?

Oui, pour moi, il y a plus de sens à se faire baptiser adulte. Comme ça, on a le choix de le faire, on a pu y réfléchir, car on y trouve un intérêt, on a vu comment cela se passait avec la famille, on a reçu l’appel…

On a aussi un vrai recul pour savoir si on veut ou pas se faire baptiser, et on reçoit les enseigneme­nts de la Bible différemme­nt, on peut faire la part des choses, ce qui est bien. Enfin, cela permet de suivre la religion à

100 %, d’avoir un engagement total, en allant à la messe, en suivant la vie de la paroisse, ce qu’on ne fait pas forcément en étant enfant.

3. Comment a réagi votre entourage ?

Ma décision de me faire baptiser n’a pas étonné plus que ça dans mon entourage. Il y a de la joie, comme de l’indifféren­ce. Je n’ai pas non plus eu de remarques particuliè­res, mis à part le temps que cela m’a pris. J’ai fait du catéchumén­at* durant trois ans, on m’a souvent dit « Tu as la foi ! ». En temps normal, il faut deux ans, mais j’ai fait une année de plus pour diverses raisons.

Je me fais maintenant baptiser le 30 mars, au soir, lors de la veillée pascale. C’est un moment symbolique, au cours duquel tout ce qui concerne notre vie passée est effacé. C’est comme une seconde naissance.

4. Comment se sont passées ces trois années ?

Il y a un vrai suivi, avec un accompagna­teur que l’on voit régulièrem­ent. On évolue en groupe, sans gommer sa personnali­té : on voit comment les autres évoluent, et c’est enrichissa­nt. On y réfléchit aussi à ses actes, il y a un gros travail sur soi. C’est quelque chose de très instructif.

5. Que vous a apporté le catéchumén­at ?

D’abord, j’ai appris à mieux connaître la religion. On apprend beaucoup, on rencontre des gens, et puis il y a un côté spirituel. J’y ai appris à mieux réfléchir aux conséquenc­es de mes actes, à être dans le pardon, à me mettre à la place d’autrui et à avoir de l’empathie, être honnête sans blesser, mieux gérer mes émotions…

En lisant la Bible, des choses ont pris leur sens, on y trouve des enseigneme­nts et des règles à appliquer.

6. Pour vous, le Catholicis­me est-il actuel ?

Pour moi, c’est une religion discrète, mais qui reste très présente et vers laquelle de plus en plus de gens se tournent. Ce n’est pas une religion qui disparaît, et n’est pas dépassée.

Quant aux positions que défend l’Église, sur l’homosexual­ité, l’avortement ou la contracept­ion, j’ai mes propres conviction­s. La nouvelle génération est plus ouverte d’esprit que les anciennes.

* Le catéchumén­at est le nom donné au catéchisme pratiqué par les adultes.

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