La Marne (édition Meaux)

Des centres qui semblent ne pas être emballés

- • Paul VARENGUIN et Laura BOURVEN

Alors que le contrôle technique pour les deux roues est entré en vigueur, tous les centres ne sont pas encore prêts en Seineet-Marne. Certains refusent même catégoriqu­ement de le proposer.

À l’idée de proposer un examen pour les deux-roues, les centres de contrôle technique semblent freiner des deux roues… Alors que cet examen est devenu obligatoir­e le lundi 15 avril, de nombreux centres ne sont toujours pas prêts à accueillir les motos et à les vérifier.

Peu de centres

Faites le test. Décrochez votre téléphone et tentez de prendre rendez-vous pour réaliser le contrôle technique de votre deux-roues. Vous risquez d’avoir beaucoup de mal à trouver quelqu’un pour le faire. Sur plusieurs appels, réalisés ce lundi 15 avril, aucun n’a été en mesure de nous accorder un rendez-vous.

Plusieurs raisons expliquent ces difficulté­s. Contacté, un centre situé à Villeparis­is répond. « On a déjà beaucoup, voire trop de travail avec les voitures. On n’a pas le temps de faire, en plus, les motos. On a aussi la question du manque de place dans notre centre. Cela nous demande d’avoir davantage d’équipement­s, et c’est compliqué », explique la gérante, qui affirme cependant recevoir un certain nombre d’appels pour avoir, justement, un rendez-vous. « J’ai tellement de travail avec les voitures, je n’ai pas besoin de m’occuper des motos », confirme Kamel Khiter, gérant de CCTA Meaux.

Le centre de contrôle technique meldois pointe les contrainte­s liées à cette nouvelle mesure. « 90 % de nos contrôleur­s n’ont pas le permis moto. De plus, une moto tombe plus facilement à l’arrêt. On va avoir les clients sur le dos et notre assurance s’il y a trop de casses », ajoute Kamel Khiter.

Selon le centre CCTA, la moitié des centres de contrôle technique en France propose désormais de s’occuper des motos. « Vous verrez, ce sera encore moins dans un an. Pour le moment, le contrôle est allégé, mais l’année prochaine, les centres devront se mettre aux normes, installer des bancs spécifique­s. » Le gérant estime à 30000 euros les coûts pour transforme­r son centre.

Jusqu’aux craintes

Un autre centre de contrôle technique, installé à Chelles, a envisagé de proposer à ses clients le contrôle technique pour les deux roues. Il a renoncé. « J’ai jeté l’éponge pour éviter les conflits. Personnell­ement, j’étais prêt à le faire, pour des questions de sécurité des véhicules, mais c’était mieux de ne pas le faire », reconnaît le gérant, qui souhaite garder l’anonymat.

Cristallis­ant les tensions, le contrôle technique des deuxroues est pris pour cible par la Fédération française des Motards en colère (FFMC), qui ont d’ailleurs lancé un site, balanceton­centre.org, qui référence les centres de contrôle technique réalisant ou non l’examen. « Nous avons voulu faire payer les contrôleur­s techniques qui font le jeu de Dekra. Nous n’irons plus dans les centres qui examinent les voitures et les motos ni dans ceux qui ne font que la moto », réagit Yves Marblé, coordinate­ur de la FFMC77.

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Paris Les centres de contrôle technique ne sont pas tous prêts pour recevoir les motos. Illustrati­on/Arnaud Murati/actu

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