« Je peux offrir à Noura un avenir différent »
Depuis peu, Christophe est le parrain d’une petite fille de 6 ans, placée par l’Aide sociale à l’enfance. Sortie, balade, jeux… la relation se construit petit à petit, sous le regard de l’association France Parrainage.
Ils ne se connaissaient pas avant cette rencontre il y a 3 mois, mais entre Christophe et Noura le contact est tout de suite passé. « C’est une belle rencontre », souffle Christophe qui semble presque ne pas en revenir lui-même.
La rencontre entre cet homme résidant à Puisieux et la jeune Noura âgée de 6 ans a été possible grâce à l’association France Parrainage. Christophe est le parrain de la jeune fille, qui vit placée dans une famille d’accueil dans l’Aisne.
Les candidats sont évalués plusieurs fois
« Je m’intéressais depuis longtemps au parrainage, mais c’est vrai que je regardais le parrainage longue distance. J’ai découvert le parrainage de proximité sur internet, j’ai mis du temps à me décider puis je me suis inscrit à une session de présentation et j’ai adhéré tout de suite », explique Christophe.
Et tout s’est fait alors très vite. Il renvoie son dossier le soir même à l’association qui organise rapidement un premier entretien.
« Il faut évaluer la motivation du futur parrain, comprendre pourquoi il s’engage et si le reste de la famille est du même avis », explique Sabine Razeeth, coordinatrice pour l’association basée à Melun. Il faut également présenter un casier judiciaire vierge.
Après ce premier entretien d’évaluation, un second rendez-vous est calé au domicile du candidat.
« Et quelque temps après, j’ai reçu un coup de fil pour me dire qu’un enfant pourrait être mon filleul. C’était fort comme appel ! » souligne le désormais parrain de Noura. « C’est rassurant d’avoir toutes ces étapes de sélection », assure-t-il.
France Parrainage s’occupe de trouver des parrains ou des marraines pour des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « Ils ont entre 3 et 21 ans », explique Sabine Razeeth.
Le parrain ne remplace pas les parents
Christophe ne sait rien des raisons qui font que Noura se trouve en famille d’accueil. « Cela fait partie du secret professionnel », commente Alexandre Guiggia, référent parrainage pour l’association. « Au début, c’est frustrant, on a envie de tout savoir de sa vie, mais finalement, c’est bien comme ça. Si elle veut me le dire un jour, elle le ferra », reconnait Christophe.
« De cette manière, les enfants commencent leur relation avec une page blanche et peuvent se sentir plus libres », explique Sabine Razeeth qui insiste : « les parrains ne remplacent en aucun cas la famille d’origine ni la famille d’accueil. Ils ne sont pas là pour ça. Un parrain n’est pas le sauveur de l’enfant ».
Pour le moment, Christophe et Noura se voient par demijournée, le temps de s’apprivoiser l’un l’autre, font des sorties, participent à des ateliers et ont même profité d’une journée à Disneyland Paris avec à un partenariat entre l’organisme et le parc d’attractions.
Mais rapidement, les échanges devraient être plus longs, une journée, un weekend et pourquoi pas, partir en vacances ensemble. « Mon rôle est de lui apporter des choses qu’elle n’a pas au quotidien, et de la sortir de son environnement », commente Christophe. « Noura s’est tout de suite sentie très bien, elle me faisait même des confidences à l’oreille dès qu’on s’est vu », poursuit-il.
« Les enfants qui ont un parrain se sentent valorisés. Les parrains et les marraines ne sont là que pour eux et surtout, ils sont bénévoles. Ils donnent de leur temps pour les enfants. Certains n’en reviennent pas que des inconnus puissent s’investir autant pour eux », déclare Alexandre Guiggia.
Ces échanges créent des liens affectifs et une parenthèse dans un quotidien parfois sombre.
« Ce qui m’a plu dans France Parrainage c’est que cela s’inscrit dans la durée. J’aurais pu simplement donner de l’argent pour un enfant à l’autre bout du monde, mais avec Noura, je peux lui offrir un avenir différent », conclut Christophe.
L’antenne seine-et-marnaise de France Parrainage a ouvert il y a tout juste un an, en avril 2023. Elle compte actuellement huit parrainages actifs et dix autres personnes ont été validées et sont en attente d’un filleul.
Quant au profil des parrains, ce sont très majoritairement des femmes ou des couples homosexuels qui se proposent.
■ Pour participer à une réunion de présentation, il suffit de s’inscrire sur le site www. france-parrainages.org/