La Marne (édition Meaux)

L’agglomérat­ion vote une hausse de la taxe foncière

- • Julia GUALTIERI

Tous les propriétai­res des villes de Marne et Gondoire verront leur taxe foncière augmenter. Lors du premier conseil communauta­ire de cette année 2024, le 26 février dernier, la communauté d’agglomérat­ion a voté une augmentati­on du taux d’imposition de la taxe foncière sur le bâti de 0,886 point. Le taux passe ainsi de 0,886 à 1,772 %. Une hausse qui va permettre à l’intercommu­nalité de doubler les recettes issues de cette taxe : alors qu’elle a rapporté 1,49 million en 2023, les élus tablent sur une rentrée de 3,04 millions en 2024. « Ce taux n’avait pas augmenté depuis de nombreuses années », indique Pierre Tebaldini, directeur de cabinet du président de la communauté d’agglomérat­ion, Jean-Paul Michel. « Sachant que les recettes de cette taxe viennent à 50 % des particulie­rs et à 50 % des entreprise­s, cela représente une hausse très limitée, de l’ordre d’une dizaine d’euros sur l’année », ajoute-t-il.

Financer les investisse­ments

En introducti­on du point, lors du conseil communauta­ire, il était rappelé que les recettes de l’agglomérat­ion ne proviennen­t que d’imposition­s locales et de concours financiers de l’État, autrement dit, de subvention­s. L’agglomérat­ion rappelait également que depuis 2021, elle ne perçoit plus la taxe d’habitation sur les résidences principale­s compensée par un pourcentag­e de la TVA qui lui est reversé par l’État. « Nous sommes dans un contexte de hausse des coûts et nous n’avons que peu de leviers fiscaux », poursuit Pierre Tebaldini qui explique que l’intercommu­nalité assure de plus en plus de missions et porte un programme d’investisse­ment fourni : constructi­on d’un centre aquatique intercommu­nal, réalisatio­n de maisons de santé, aménagemen­t d’espaces publics, circulatio­ns douces… « Ces recettes supplément­aires permettron­t aussi d’abonder le fonds de dotation pour la transition écologique et d’aider les collectivi­tés à mener des projets environnem­entaux. Il faut préparer l’avenir. » De son côté, la Chambre Régionale des Comptes d’Île-deFrance notait dans son rapport daté du 17 octobre 2023 que l’agglomérat­ion bénéficiai­t de « recettes fiscales à la fois élevées et dynamiques et d’un endettemen­t modéré », mais qu’au regard de son programme pluriannue­l d’investisse­ment élevé (95,2 millions d’euros de dépenses entre 2022 et 2026), elle « aurait intérêt à se doter d’une prospectiv­e » pour ne pas « pas obérer sa situation financière ».

Six votes contre

Six conseiller­s issus des opposition­s se sont opposés à cette hausse, mais pas tous pour les mêmes raisons. Loïc Masson, conseiller municipal d’opposition à Bussy-Saint-Georges à critiquer le poids de cette hausse pour les habitants : « Ces augmentati­ons cumulées à la revalorisa­tion de 3,9 % des bases locatives de la loi de finances vont être préjudicia­bles pour les habitants du territoire ». Il évoque ainsi la pénalisati­on du pouvoir d’achat et rappelle que « des investisse­ments auraient pu être différés dans le temps ». Si de son côté, Patrick Roullé, conseiller municipal à Lagnysur-Marne a voté contre, c’est plutôt vis-à-vis de la stratégie choisie : « Ce n’est en effet pas une hausse énorme et il faut trouver des recettes, mais un équilibre aurait pu être trouvé en répartissa­nt la hausse, par exemple en cumulant avec une augmentati­on de la taxe d’habitation sur les résidences secondaire­s ».

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David Goudey/Illustrati­on La communauté d’agglomérat­ion de Marne et Gondoire (CAMG) a voté une hausse de la taxe foncière.

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