«La meilleure dessinatrice du monde», selon Walt Disney, est enterrée en Seine-et-Marne
Germaine Bouret, célèbre illustratrice de cartes postales, livres et publicités, considérée par Walt Disney comme « la meilleure dessinatrice du monde », est enterrée à Villemer, où elle possédait une maison secondaire.
Son nom ne vous dit sans doute rien, pourtant, il y a de fortes chances que vous ayez déjà vu ses dessins au moins une fois dans votre vie, surtout si vous avez plus de 60 ans. Née à Paris en 1907 et décédée dans la même ville en 1953, Germaine Bouret est une prolifique dessinatrice, majoritairement de cartes postales et de publicités.
Dessins d’enfants aux joues rondes
Principalement connue pour ses dessins d’enfants à l’air jovial, aux joues rondes et aux grands yeux naïfs, elle est enterrée dans le petit village de Villemer, situé entre Moret et Nemours, en Seine-et-Marne.
Dès son plus jeune âge, Germaine se passionne pour le dessin et remporte même un concours national à l’âge de 15 ans seulement. Rapidement, elle s’inscrit à des cours de dessin dans une école réputée, puis devient dessinatrice de mode chez la célèbre maison de haute couture Jeanne Lanvin. Un métier qu’elle ne gardera pas longtemps puisque dès l’âge de 20 ans, en 1927, la jeune femme ouvrira sa propre maison d’édition du nom des Éditions Bouret. C’est d’ailleurs cette même année qu’elle illustrera son premier livre intitulé Touche à tout, ses tragiques mésaventures.
Mais c’est surtout dans les cartes postales et les gravures « qui orneront, des générations durant, les murs de la plupart des foyers français », que se spécialise la dessinatrice, explique ainsi l’association des Amis de Germaine Bouret, un collectif qui a pour vocation de faire perdurer sa mémoire.
En 1937, elle atteint l’apogée de sa carrière. Cette année-là, elle est d’ailleurs nommée secrétaire générale adjointe, catégorie Arts et Techniques, de l’Exposition universelle à Paris. Et si son immense talent est alors reconnu en France, il est aussi au-delà de nos frontières. En effet, au début des années 1940, Germaine Bouret attirera l’attention d’un certain Walt Disney.
Refus de rejoindre les studios Disney
Alors en quête de dessinateurs à travers toute l’Europe pour ses studios aux États-Unis, il proposera à la dessinatrice française de le rejoindre dans cette aventure. Invitation déclinée. Un refus qui n’a visiblement pas empêché l’une des plus grandes icônes du XXe siècle de continuer à admirer Germaine Bouret. À la mort de celle-ci, il aurait ainsi déclaré à son propos : « C’était la meilleure dessinatrice du monde ».
Des années 40 jusqu’à son décès d’une crise cardiaque en 1953, elle illustrera de multiples livres autour de l’enfance, mais aussi de nombreuses publicités pour de célèbres marques telles que Nestlé, Maggi, Lesieur ou encore Petit Bateau. Enfin, comment parler de Germaine Bouret sans parler de son frère Marcel. C’est en effet à lui que l’on attribue la plupart des légendes des cartes postales de sa soeur.
Aujourd’hui, Germaine Bouret repose aux côtés de sa famille dans le cimetière de Villemer (voir photo en bas à droite), où elle possédait une maison secondaire, derrière le lavoir du hameau de Rebours, dans laquelle elle se rendait régulièrement pendant ses vacances.
En 2010, la municipalité a d’ailleurs décidé de renommer officiellement une rue de ce hameau du nom de la dessinatrice (voir photo en bas à gauche), et des panneaux installés à l’entrée du village et de la rue où se situait sa maison indiquent qu’elle a vécu dans ce village et qu’elle y est enterrée : « Beaucoup de ses dessins d’enfants avaient d’ailleurs pour modèles des enfants de Villemer », conclut Jacques Piclin, ancien maire de Villemer et membre de l’association des Amis de Germaine Bouret.