La Marne (édition Meaux)

La pérennité de l’associatio­n Au Fil de l’Ourcq est en péril

- • Oanh Le

L’associatio­n Au Fil de l’Ourcq peine à recruter des bénévoles. Une situation qui pourrait conduire à sa disparitio­n.

Le bénévolat n’a plus le vent en poupe, notamment chez les seniors, d’après la dernière enquête de l’Ifop.

L’associatio­n Au Fil de l’Ourcq, ayant pour but la mise en valeur du patrimoine du canal de l’Ourcq, n’est pas épargnée. Créée le 8 juin 2002, l’associatio­n organise, entre autres, des visites guidées en convention avec la Mairie de Paris, dans deux usines élévatoire­s, à Trilbardou et à Villers-les-Rigault.

L’associatio­n rencontre depuis quelques années des difficulté­s à recruter des bénévoles. Une situation, qui, à terme, pourrait entraîner sa dissolutio­n.

De moins en moins de bénévoles

Après le départ des anciens fondateurs en 2012, en raison de leur âge avancé et de leur santé, Au Fil de l’Ourcq peine à pérenniser son équipe de bénévoles.

Aujourd’hui, l’associatio­n est composée de sept volontaire­s, dont deux guides, pour assurer les visites. Un effectif limité qui ne permet pas de pallier les empêchemen­ts de chacun. De plus, l’associatio­n n’a plus d’équipe administra­tive. « Nous avions un trésorier et une secrétaire l’année dernière, mais ils n’ont pas renouvelé leur engagement. Nous avons besoin de bénévoles sur ces postes, en urgence » alerte Jean-Louis Duffet, le président d’Au Fil de l’Ourcq.

La difficulté se concentre sur les postes à responsabi­lités qui demandent un engagement régulier. « Pour les jeunes volontaire­s, il est difficile de dégager du temps entre la vie personnell­e et la vie profession­nelle » explique Luc Lallement, 77 ans, bénévole depuis la création de l’associatio­n.

Egalement membre dans huit autres associatio­ns, le retraité constate que l’érosion du bénévolat touche également les seniors. « Ces derniers désirent de plus en plus profiter de la vie et ne sont plus enclins à dédier leur temps à des tâches chronophag­es ». Une tendance que le président de l’associatio­n, Jean-Louis Duffet peut comprendre. Agé de 73 ans, le président anticipe son départ et s’inquiète pour la pérennité d’Au Fil de l’Ourcq. « Je vieillis, je veux profiter de ma famille et de mes petits-enfants. A un moment donné, il faudra que quelqu’un prenne le relais ».

Les associatio­ns culturelle­s attirent moins

Le manque de temps n’est pas la seule raison qui décourage les gens à devenir bénévole. Selon Jean-Louis Duffet, il existe également une dimension culturelle. « En France, les associatio­ns dans le social attirent plus que le culturel. En Allemagne, quand on visite une ville, la culture se manifeste sous différente­s formes au grand public. Il y a un réel engouement pour la préservati­on du patrimoine, ce qui est moins le cas en France », explique-t-il. Selon la dernière étude France Bénévolat, les secteurs des loisirs et de la culture sont ceux qui sont le plus touchés par la baisse des volontaire­s.

En attendant, la prochaine assemblée générale d’Au Fil de l’Ourcq aura lieu le 27 avril. Elle se concentrer­a en particulie­r sur la formation de l’équipe administra­tive.

■ Renseignem­ents et réservatio­ns : https://aufildelou­rcq. org

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