Après la note de Contribuables associés, la Ville défend son bilan ; l’opposition propose des idées
Il y a quelques semaines, Contribuables associés diffusait son rapport sur la gestion financière de Chelles. La commune a obtenu une « note de santé » de 6,2/20. La Ville insiste sur son bilan, quand l’élu d’opposition Salim Drici propose des mesures.
Comme souvent, Contribuables associés, une association loi 1901 qui s’est faite spécialiste dans « la chasse aux gaspillages et la maîtrise de la dépense publique », comme elle l’indique elle-même, a rendu il y a quelques semaines son rapport sur la gestion financière de la Ville de Chelles.
Elle a attribué à la commune une « note de santé » de 6,2/20. À cette occasion, l’élu d’opposition Salim Drici a souhaité présenter quelques mesures qui permettraient, selon lui, d’améliorer la note de la commune.
Détail de la note
La note de santé de Chelles est, on l’a dit, de 6,2/20. Cette note a été obtenue à partir de quatre autres, qui ont été attribuées par Contribuables associés sur quatre critères.
La première sanctionne l’autofinancement, avec un 5/20. La seconde s’intéresse à l’endettement, et c’est une note de 6,9/20 qui a été donnée. On trouve ensuite les coûts fixes (4,8/20) et la pression fiscale (8,4/20).
A contrario, la commune a obtenu la note de 17/20 en ce qui concerne ses dépenses. « Cette note correspond aux dépenses de fonctionnement », précise Contribuables associés. Ainsi, l’association estime que Chelles dépense 1 028 euros par habitant, quand la médiane des communes de taille similaire est de 1 337,3 euros par habitant.
Des points qui ont attiré l’attention de Salim Drici, du groupe d’opposition Pour les Chellois.
Pour lui, le désendettement de la commune passe d’ailleurs, à de nombreuses reprises, par la vente d’actifs.
Il pointe aussi la pression fiscale exercée sur les Chellois, et la note attribuée sur ce point à la mairie par Contribuables associés, qui représente pour lui un « seuil d’alerte ».
La Ville réagit à cette note
Contactée au sujet de cette étude, la mairie de Chelles explique ne pas accorder grande importance à cette étude « qui ne repose sur rien d’établi ». Elle préfère mettre en avant son bilan en matière de gestion financière.
Ainsi, le désendettement est aussi mis en avant.
En effet, entre début 2014 et fin 2023, la dette est passée de 74,8 millions d’euros à 57,7 millions d’euros. « En 2024, la Ville remboursera près de 6,6 millions d’euros de dette et ne souscrira que 5,5 millions d’euros d’emprunt nouveau, soit un désendettement de 1,1 million d’euros », explique la Ville.
Dans le même temps, la Ville rappelle que les taux d’imposition municipaux n’ont pas été augmentés « pour la dixième année consécutive », et que l’investissement dans divers projets se poursuit.
Ainsi, ce sont donc 2,6 millions d’euros qui devraient être utilisés pour de nouveaux équipements sportifs, à savoir les complexes Maurice Grouselle et Maurice Baquet, 3,7 millions d’euros pour la relocalisation du musée Alfred Bonno, ou encore 2,1 millions d’euros pour la rénovation énergétique, l’entretien et le renouvellement des équipements scolaires.
D’ailleurs, pour réaliser quantité de projets, la Ville compte sur les subventions qu’elle peut recevoir de toutes parts. « Depuis 2016, le montant total de subventions, en provenance du Département, de la Région ou de l’État, représente plus de 30 millions d’euros », chiffre la Ville.
En parallèle, les dotations globales de fonctionnement, données par l’État, ne cessent de se réduire. « Cela représente une perte de ressources cumulée de 27,2 millions d’euros » depuis 2014, estime la mairie de Chelles. En 2014, la commune percevait quelque 10,3 millions d’euros, puis 8,6 en 2016, pour n’en toucher plus que 7,4 millions en 2023. Il faut ajouter à cela un contexte économique marqué par une flambée des prix de l’énergie et la hausse des dépenses liées à la masse salariale.
Des propositions
Après la publication de cette étude par Contribuables associés, l’élu d’opposition Salim Drici, membre du groupe Pour les Chellois, a souhaité faire quelques propositions pour améliorer la situation financière de la commune. Selon lui, il faudrait axer les efforts sur le désendettement. « Il faudrait analyser la situation et trouver des pistes pour limiter le gaspillage. Pourquoi, par exemple, ne pas faire passer le Chelles mag’ (le bulletin municipal d’information de la mairie de Chelles, NDLR) en bimensuel plutôt qu’en mensuel ? Cela permettrait de garder une information régulière, et cela réduirait l’utilisation de papier. Il en va de même pour les lettres du maire ou les lettres de quartier », propose-t-il.
Dans le même temps, il propose de jouer sur l’attractivité de la commune pour les entreprises. Cela pourrait notamment permettre d’attirer des commerçants dans la commune. « Cela redonnerait du dynamisme, pour contrebalancer les revenus et éviter la hausse des impôts, et réussir à investir dans les services publics. À titre d’illustration, les gens se plaignent régulièrement du manque de places en crèches. Cela pourrait permettre d’en financer », poursuit-il, ajoutant qu’une relance de Chelles 2 pourrait aussi être bénéfique.
À ce sujet, la commune réalise régulièrement des préemptions de locaux commerciaux.
Autre point que relève Salim Drici, les indemnités des élus, qu’il propose de revoir. « Aujourd’hui, nous avons treize adjoints au maire. Si on passait à huit adjoints, cela pourrait faire une économie de 90 000 euros par an, et donc de 54 000 euros sur un mandat. C’est de l’argent public qui pourrait donc être alloué à autre chose. Des économies sont donc possibles à l’échelle de la Ville », estime-t-il.
❝ Ce qu’il faut retenir, pour moi, c’est le désendettement. Il n’y a pas de vrai désendettement, car la dette diminue, mais il y a de nouveaux emprunts. Aucune politique sérieuse de désendettement n’est proposée, malgré nos multiples recommandations. SALIM DRICI, élu d’opposition
❝ Grâce à une gestion rigoureuse de notre budget, et un grand plan d’économies, nous avons réussi à faire baisser notre dette de 17 millions d’euros. BRICE RABASTE, maire de Chelles, dans son courrier adressé aux Chellois en février dernier