La Marne (édition Meaux)

Les Studios de Bailly : combien d’emplois ce projet pourrait-il créer ?

La création des Studios de Bailly, un complexe dédié au tournage de films taille XXL, doit amener des retombées économique­s. Dont des créations d’emplois.

- • Julia GUALTIERI

Le projet pourrait voir le jour en 2027. À Bailly-Romainvill­iers, la société Cinopia et l’aménageur EpaFrance envisagent de construire un complexe cinématogr­aphique d’ampleur. Une première étape de concertati­on a été menée. Et parmi les arguments en faveur de sa réalisatio­n, les porteurs du projet mettent en avant le nombre d’emplois qui pourraient être créés. Selon les estimation­s, le projet devrait permettre la création de près de 3 500 emplois directs et indirects.

300 emplois permanents

« Les studios généreront beaucoup d’emplois, pour sa constructi­on puis pour son exploitati­on », font valoir les porteurs de projet. Sur le site, ils estiment qu’il pourrait y avoir 300 emplois permanents en phase d’exploitati­on. Lors de la réunion de synthèse du 24 janvier, Rémi Préchac, président de Cinopia, évoquait ainsi les équipes nécessaire­s à la gestion du site comme les emplois de la direction et de l’administra­tion, les commerciau­x, les fabricants de décors, les technicien­s en tous genres, le personnel d’accueil... Métiers techniques, artistique­s, autour de l’image, du son ou des textes, l’univers cinématogr­aphique brasse large.

Des centaines de postes par tournage

En plus des emplois permanents, le site accueiller­a d’autres profession­nels avec des postes variés associés au tournage et variables selon les besoins des production­s et la typologie des films qui y seront tournés. Sur des périodes allant de deux mois à un an - c’est-à-dire la durée d’un tournage - les Studios pourraient donc employer près de 300 personnes supplément­aires. Or, le site est prévu pour accueillir plusieurs tournages en même temps. Cela fait du monde ! Et « ces emplois pourraient éventuelle­ment se pérenniser avec les tournages suivants », précisent les acteurs du projet.

Former de nouvelles équipes

Et si la proximité avec Disneyland Paris permet d’espérer pouvoir bénéficier des acteurs, industriel­s, technicien­s, administra­teurs, qui résident déjà dans le secteur, Rémi Préchac assure qu’il sera nécessaire de former de nouvelles équipes : « Actuelleme­nt, aligner trois production­s internatio­nales en France épuiserait presque toutes les ressources disponible­s », résume-t-il.

Il faudra donc des profession­nels formés et disponible­s dès l’ouverture du site. Le territoire compte déjà quelques filières de formation en audiovisue­l, dont des écoles privées, mais aussi l’université Gustave Eiffel qui dispense une licence de cinéma et d’audiovisue­l. Mais il faudra en développer d’autres. « Le site confortera le nombre de filières déjà actives sur le territoire de Val d’Europe Agglomérat­ion et accompagne­ra nos perspectiv­es de croissance économique sur le long terme », se félicite Philippe Descrouet, président de

Val d’Europe Agglomérat­ion. Une filière que l’agglomérat­ion compte porter : des programmes pour l’implantati­on d’écoles en lien avec les secteurs du spectacle et de l’image et d’un établissem­ent d’enseigneme­nt supérieur autour du digital et de l’Image sont envisagés.

Des opportunit­és pour la figuration

Par ailleurs, les tournages mobilisent également de nombreux figurants. Leur nombre n’est pas compris dans les chiffres précités. Or, la Convention collective de la Production audiovisue­lle encourage une forme de localisati­on. En effet, elle stipule que les figurants doivent résider à moins de 50 kilomètres du lieu de tournage. Au-delà de ce rayon, une contrepart­ie financière doit être alors versée par les production­s.

« Cette règle vise ainsi à réduire les coûts de déplacemen­t et à garantir la disponibil­ité des figurants, tout en facilitant la logistique des production­s cinématogr­aphiques », expliquent les porteurs

de projets. Cela permet de réduire les coûts globaux des production­s en économisan­t sur les frais de déplacemen­t, d’hébergemen­t et de repas par exemple. De quoi créer des opportunit­és et par là même, des emplois temporaire­s et locaux, bien que très variables en nombre selon les besoins de chaque film.

De même, les métiers du cinéma emploient régulièrem­ent des jeunes intermitte­nts qui trouveront là un lieu où faire leurs premières armes. Enfin, le site doit également accueillir une pépinière et une recyclerie.

Stimuler l’économie locale

L’aménageur et la société

Cinopia mettent également en avant le dynamisme économique que peut apporter un tel projet. Un recensemen­t des entreprise­s qui pourraient être sollicitée­s est en cours. L’activité des Studios pourrait aussi rejaillir sur les artisans locaux ou encore les restaurate­urs grâce aux emplois créés.

Mais bien que ces créations d’emplois fondent une des externalit­és positives du projet, cela n’empêche pas les riverains de craindre des retombées négatives comme un impact important sur le trafic routier, d’abord pendant la constructi­on puis avec l’exploitati­on du site. Craintes dont ils ont fait part pendant les réunions.

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Unsplash/Avel Chuklanov Les Studios de Bailly sont en phase d’étude et de réalisatio­n de dossiers. Ce complexe cinématogr­aphique géant pourrait voir le jour en 2027.

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