Pour une armée européenne
Macron veut donner corps à une Europe de la Défense qui peine à émerger
Emmanuel Macron a appelé de ses voeux, hier, la création d’une « véritable armée européenne » pour mieux protéger le Vieux Continent, rappelant son ambition de donner corps à une Europe de la Défense qui peine à émerger.
L’Initiative européenne d’intervention (IEI), un projet, lancé par la France, vise à intensifier les échanges entre étatsmajors pour pouvoir réagir rapidement et de façon coordonnée en cas de besoin (opération militaire classique, catastrophe naturelle, évacuation de ressortissants…).
« On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne », a plaidé le président français dans une interview hier sur Europe 1.
« Face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu’elle pouvait être menaçante […] on doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des Étatsunis et de manière plus souveraine ».
Selon Macron, il faut « nous protéger à l’égard de la Chine, de la Russie et même des Étatsunis », qui viennent de se retirer d’un traité de désarmement nucléaire datant des années 80, et dont le président Donald Trump critique régulièrement l’otan, au point de faire douter ses alliés européens de la fiabilité de Washington en cas d’agression. Il n’existe pour l’heure aucune armée européenne supranationale.
« Le président a utilisé cette image forte d’une armée européenne pour rappeler, à la veille du 11 novembre, la nécessité pour les Européens de renforcer leur capacité à agir de manière autonome », expliqueton de source française, laissant entendre que Macron ne parlait pas de troupes supranationales mais plutôt d’actions nationales coordonnées. L’europe de la Défense a récemment enregistré des avancées, avec deux nouveaux mécanismes dans le cadre de L’UE : la Coopération structurée permanente, rassemblant 25 États membres, et le Fonds européen de défense, doté de 13 milliards d’euros pour financer recherche et capacités.
Aller plus loin
Mais Emmanuel Macron ambitionne d’aller plus loin. Lors d’un discours à la Sorbonne l’an dernier, il avait proposé de faire travailler ensemble plusieurs Etatsmembres capables d’agir hors des structures existantes de l’otan ou de L’UE, de manière plus flexible, afin de développer une « culture stratégique partagée » et contribuer à faire émerger l’« autonomie stratégique européenne ».
L’initiative européenne d’intervention (IEI), qui a vu le jour en juin, rassemble neuf États « volontaires et capables » : la France, l’allemagne, le Royaumeuni, la Belgique, le Danemark, les Paysbas, l’estonie, l’espagne et le Portugal. De source proche du dossier, la Finlande s’apprête à les rejoindre.
Il n’existe aujourd’hui aucune armée européenne supranationale.