La fièvre ne retombe pas
■ CANTAL. La vague jaune a, une nouvelle fois, déferlé dans les rues d’aurillac, hier, avec plus de 500 manifestants et un point de convergence : la préfecture cantalienne. Une forte mobilisation également suivie à Saintflour et à Ydes.
■ FRANCE. Après des échauffourées près des Champsélysées, des scènes de violences urbaines se sont répétées dans plusieurs quartiers de Paris. La mobilisation a rassemblé quelque 75.000 manifestants en France.
En Auvergne, la mobilisation des Gilets jaunes ne faiblit pas. Mais hier, la contestation a pris plusieurs formes, entre affrontements musclés avec les forces de l’ordre devant la préfecture de Haute-loire au Puy-en-velay et manifestation « bon enfant » avec environ 800 personnes à Clermont-ferrand.
Quel contraste ! Depuis sa naissance, le mouvement des Gilets jaunes est protéiforme. Hier, en Auvergne, la contestation a, elle aussi, montré plusieurs visages.
Le fait plus marquant restera sans doute les violents affrontements au Puyenvelay, en HauteLoire. Dans l’aprèsmidi, la situation a clairement dégénéré sur la place du Breuil avec des pavés arrachés pour être jetés sur les forces de l’ordre. Un début d’incendie a même éclaté dans les locaux de la préfecture.
Même si l’ambiance était moins tendue à Aurillac, la préfecture du Cantal a également été la cible des manifestants. Vers 17 heures, 500 personnes s’y sont retrouvées et ont applaudi au moment où un camion a déversé du fumier.
À Clermontferrand, le climat était nettement plus apaisé. Plus de 800 personnes ont symboliquement défilé d’une grande surface à l’autre, en
chantant et sans aucun débordement. Même si les radars et les pompes à essence qui se trouvaient sur leur passage en ont fait les frais…
Il est trop tôt pour parler de convergence des luttes. Mais à Clermontferrand, syndicats et partis politiques de gauche ont tendu une main au nom de la justice sociale. À Vichy, Gilets jaunes et militants syndicaux ont franchi le pas : ils ont défilé conjointement dans le centreville.
Depuis le 17 novembre, la mobilisation ne faiblit pas et les barrages filtrants sur de nombreux rondspoints auvergnats deviennent une habitude. Hier encore, les Gilets jaunes ont continué leurs opérations « péages gratuits », que ce soit dans l’allier (à Bizeneuille ou à Gannat) ou dans le Puydedôme (à Gerzat ou à Thiers).
D’autres opérations sont attendues aujourd’hui. Ce dimanche, une marche blanche est prévue à Issoire et les réseaux sociaux évoquent un rassemblement au sommet du puy de Dôme dans l’aprèsmidi.
YDES. Mobilisation spontanée. Une soixantaine de Gilets jaunes se sont mobilisés spontanément durant la matinée au rond-point de la République pour mettre en place un barrage filtrant, dans une ambiance détendue. Un peu avant 17 heures, une centaine de manifestants étaient encore présents au rond-point pour filtrer les passages et inviter les automobilistes à sortir leur gilet jaune. La mobilisation a continué jusqu’à la tombée de la nuit.
SAINT-FLOUR. Installés. Plus mobilisés que jamais, les Gilets jaunes de Saint-flour comptaient hier après-midi dans leurs rangs plus de 100 participants et ont été rejoints en fin d’après-midi par plus d’une centaine de leurs homologues lozériens, qui ont profité de leur venue pour mener une opération escargot sur l’a75. Les Sanflorains se sont installés sur une parcelle, au bord de la route, au niveau du rondpoint de M. Bricolage. Et ils comptent bien y rester durant toute la semaine. Un planning a même été établi, permettant au camp d’être occupé en permanence en journée.
AURILLAC. Du fumier à la préfecture du Cantal. À la fin de la manifestation aurillacoise, les troupes ont investi la place Gerbert pour crier leur colère devant la préfecture du Cantal. Après un dernier tour de chauffe autour de la statue, moteurs vrombissant et sirènes retentissantes, vers 17 heures, l’un des camions suivant le cortège a déversé son lot de fumier devant la préfecture, sous les applaudissements des Gilets jaunes. Après deux semaines, la lutte n’est pas terminée.
SAINT-FLOUR. Action symbolique. Les Gilets jaunes se sont retrouvés hier matin sur les allées, comme chaque samedi depuis le 17 novembre. Après avoir arpenté la ville haute, ils ont déposé des fenêtres devant la sous-préfecture, en référence à l’annonce d’emmanuel Macron de rembourser 100 € par fenêtre changée. Ils ont fait des haltes devant le centre des finances publiques où ils ont entonné La Marseillaise, puis dans la cour de la mairie et sur le marché, distribuant des tracts de revendications. Le tout dans une ambiance bon enfant.